Carlito Dalceggio : Inventer des îles
Avec Carlito Dalceggio, la Galerie SAS nous présente une exposition qui parle de l’art comme fusion alchimique entre la science et l’intuition.
I Wish I Was a brush to travel on your skin
Carlito Dalceggio
Après une année 2005 extrêmement riche, Carlito Dalceggio revient à Montréal, où il est né, pour une série d’expositions et de performances. Dans ART = SCIENCE + INTUITION, l’artiste revisite le concept de l’hermaphrodisme mythique, recherche de cette partie perdue de soi-même qui manque à notre complétion. Il nous propose une réflexion sur la quête de l’amour fusionnel entre l’homme et la femme.
HABITER LE MONDE ENTIER
Dalceggio vit et travaille en ce moment à Paris, bien que son atelier se déplace au gré de ses envies: dans les dix dernières années, il s’est établi à New York, Bali et Mexico. Chacune de ces villes alimente sa création et le conduit à pousser toujours plus loin sa quête esthétique, qu’il transmet à travers plusieurs médiums où la peinture demeure toujours essentielle. Transformer la matière, c’est d’abord se transformer soi-même, et Dalceggio est d’ailleurs particulièrement doué pour les performances de peinture en direct. Pour lui, ces événements animent ses oeuvres par l’esprit de transe qui se développe entre les spectateurs, ses collaborateurs et lui-même.
Utilisant avec autant de bonheur la peinture que les technologies de pointe, l’artiste a participé à différentes soirées d’ouverture pour des événements à la portée considérable, comme des inaugurations de spectacles du Cirque du Soleil, notamment Ka à Las Vegas, Varekai à Montréal et La Nuit des 20 Soleils (gala du 20e anniversaire du Cirque du Soleil). Ce qu’il faut surtout comprendre de Carlito, c’est sa tension vers l’absolu et son abandon complet à son art. Pour lui, électron fou lancé à toute allure et impossible à faire dévier de sa course, tout artiste doit se permettre de devenir plus grand que lui-même. Pour lui, son travail est avant tout "un laboratoire multimédiatique de l’existence".
COUVRIR LES MURS
Sur les murs de la Galerie SAS, tout est de 2006. Ce qui surprend d’abord, après la débordante liberté créative de l’artiste et la pureté de ses lignes, c’est la prolifération d’oeuvres. Des séries et des séries de dessins. De grands tableaux, de fines sculptures, des t-shirts même. Des cahiers d’esquisses aussi, par lesquels il explore ses idées, pleins de dessins et de mots ramassés dans son environnement immédiat. Autant d’épisodes parallèles à sa vie; sorte de journal de création, qu’il refuse de vendre.
Il y a beaucoup d’entrelacements dans les oeuvres de Carlito, beaucoup de douceur, et une grande tendresse ludique, surtout. Souvent, il s’agit de deux personnages nus, dans un dessin empruntant à la peinture chinoise. La ligne est souvent très douce et d’autant plus sensuelle par la force du dessin qui ne trahit aucune hésitation. Toute son oeuvre cherche la clé, la quête alchimique perpétuelle d’un nouveau langage apte à transformer la vie.
PARTOUT À LA FOIS
Plus denses, ses peintures retranscrivent fréquemment un mode d’existence loin de nos sociétés actuelles et où l’importance de la vie tient un rôle crucial. Malgré les environnements urbains dans lesquels il s’installe, Carlito réussit à aménager ses ateliers pour mieux s’en évader et retrouver les états d’esprit qu’il rencontre en voyageant. Ses tableaux montrent souvent des motifs récurrents; par exemple, la main est pour lui un puissant symbole du caractère humain, tandis que le cercle appelle à l’érotisme absolu de la ligne parfaite.
En plus de sa pratique artistique, Dalceggio est, avec son Circo de Bakuza, concepteur d’événement et directeur artistique. Sa présence à Montréal, est une invitation à plonger dans son univers singulier, où plusieurs disciplines artistiques se côtoient avec bonheur. Outre son exposition à la Galerie SAS, on peut voir à l’Hôtel Gault une série de dessins inspirés des grands thèmes de l’histoire de l’art et visiter son atelier Plaza de Toros.
Jusqu’au 23 août
À la Galerie SAS
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