Cai Guo-Qiang : En plusieurs temps
Cai Guo-Qiang avoue avoir été séduit par la grande superficie de l’Espace Shawinigan. Pour la première fois, au lieu de se plaindre du manque d’espace, il regrettait de ne pas avoir amené plus d’oeuvres.
Comme introduction à Déroulement, expo solo de Cai Guo-Qiang, un long parchemin réalisé par son père, Cai Ruiqing. Intitulée Peinture de cent tigres, cette oeuvre se veut une référence directe à la peinture chinoise. Et c’est en quelque sorte cette même tradition que l’artiste chinois de renommée internationale répète dans son travail sculptural. Commence ensuite le voyage…
"En fait, ce qui est important ici, c’est le silence et la musicalité des oeuvres, créés par la lumière et le mouvement", signale Pierre Théberge, directeur du Musée des beaux-arts du Canada, en parlant d’Inopportun, stade un, oeuvre qui habite la première salle. Mettant en scène neuf Ford Taurus transpercées de tiges lumineuses, cette dernière reproduit la séquence d’une voiture, symbole des temps modernes, qui effectue un tonneau, puis qui retombe sur ses quatre pneus.
La salle suivante est habitée par un tapis volant et des tigres criblés de flèches. Un clin d’oeil à une vieille légende chinoise qui raconte qu’un habitant aurait trouvé le courage de tuer le tigre qui semait la terreur au village, en s’enivrant. "Il faut regarder cette création comme si on regardait un tableau chinois", rappelle Cai Guo-Qiang. Bien que l’oeuvre fasse référence à une histoire, croit-il que des spectateurs pourraient être choqués de voir des animaux maltraités? "C’est une expression artistique. Mais il faut être conscient que la violence et la terreur sont des réalités quotidiennes", répond celui qui a vécu les relations tendues entre la Chine et le Japon. Aux extrémités de ce même lieu sont également présentés une courte vidéo, qui ramène à l’idée du terrorisme, et des dessins faits à la poudre noire – le tout soutenu par un vidéodocumentaire, qui explique cette technique peu commune.
La visite se termine par Reflet – Un don d’Iwaki, l’épave d’un bateau échoué. La structure a été sectionnée en deux et remplie de porcelaine brisée. "C’est une réflexion sur le passage des civilisations", conclut Théberge.
Jusqu’au 1er octobre
À l’Espace Shawinigan
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