Street Camp : Réinventer la roulette
Street Camp est une exposition d’art multidisciplinaire qui se veut une célébration de l’art et de la culture de la rue dans un contexte de galerie: ingénieux, coloré et vivifiant!
L’Autre Galerie célèbre son premier anniversaire avec l’exposition Street Camp. Partageant ses locaux avec la Galerie Yves Laroche dont elle est le nouveau bébé, la petite s’est donné comme mandat de présenter des oeuvres d’artistes émergents ou peu connus hors de leur terrain de production privilégié: illustration fantastique ou surréaliste, tatouage, bande dessinée et graffiti. L’idée primordiale est de jeter un pont entre une culture d’images underground et une clientèle habituée à l’art contemporain institutionnel.
SOUS LES PLANCHES, LES ARTISTES
Street Camp s’inspire donc de l’art de la rue et troque la toile contre le skateboard: ils sont plus de 50 artistes locaux et internationaux issus de cultures visuelles diverses à se servir d’une planche à roulettes pour élaborer une oeuvre. Triés de par le monde, se trouvent entre autres l’icône Shepard Fairey (OBEY) de L.A., l’artiste d’installation new-yorkais W.K.Interact, l’artiste visuel Dalek, le graffiteur Doze Green, Pierre Chapelan de chez Tatoomania, Éric Braün et Caro Caron, de Montréal. D’autres grands noms figurent sur la liste: Dave Cummings, Julian Garner, Juan Carlos Noria, Kathie Olivas, Brandt Peters, Red Labor, Turf One, Timer, Zilon…
Souvent méconnus du commun des mortels et généralement assez rébarbatifs à l’idée d’être exposés en galerie, ils sont pourtant les instigateurs de ce qui se fait de mieux en art urbain. C’est d’ailleurs par Juxtapoz, le magazine de référence en la matière, que le galeriste et la conservatrice Ximena Becerra en ont séduit plusieurs. Le coup de maître de cette exposition a en fait été de réunir deux symboles propres à la culture underground urbaine: le graffiti et le skateboard, immortalisant ainsi des oeuvres de créateurs qui visent souvent l’éphémère.
Certains artistes ayant choisi de travailler à partir de deux planches plutôt qu’une, ça nous fait une centaine de decks sagement alignés sur les murs à nous exploser les yeux et le cerveau. Et tous peints avec un talent fou, c’est le moins que l’on puisse dire: des créatures de BD côtoient des paysages hallucinés, des planches cassées ou découpées, de fausses fourrures, des figures hyperréalistes. Les iconographies techno et hardcore y fraient avec des motifs religieux, des crânes, dragons chinois et scènes surréalistes délirantes. Pour peu, on entendrait la musique rugir à nos oreilles, et incontestablement, il y a là beaucoup, beaucoup de véritables petits bijoux.
CHOISIR SON CAMP
La naissance d’Yves Laroche L’Autre Galerie est avant tout le résultat d’un rêve: le galeriste renoue avec les formes d’art qui l’ont d’abord incité à ouvrir une galerie au début des années 90 et avec son désir d’exposer des artistes talentueux aux parcours hors des sentiers battus, qui peignent par plaisir davantage que par souci de plaire: "Longue vie aux rêves, aux visions, aux perspectives qui accentuent nos différences! Longue vie aux artistes en société et à la stimulation visuelle et intellectuelle qu’ils sèment en nous!" peut-on lire dans la description d’intentions.
Lors du vernissage, des artistes invités ont peint une oeuvre collective sur une juxtaposition de planches. Les fonds amassés par la vente de cette oeuvre seront versés à l’association communautaire Café Graffiti. www.yveslaroche.com
Jusqu’au 25 juin
À la galerie Yves Laroche L’Autre Galerie
Voir calendrier Arts visuels