Entre-deux : Coup de dés
Ce sera bientôt le coup d’envoi de la nouvelle production estivale du Théâtre La Rubrique, Entre-deux. Christian Ouellet nous met la puce à l’oreille…
Faites vos jeux! On lance les dés, qui dansent un moment sur le tapis vert. Quelle chance avons-nous que cet amour soit enfin le bon? Faut-il miser plus pour s’attirer les faveurs du hasard? Ou plutôt réduire la mise, économiser son coeur?
Le Théâtre La Rubrique présentera Entre-deux, du 5 juillet au 5 août, un texte écrit par Steve Laplante qui s’est mérité le Masque de la meilleure production dans la catégorie Théâtre privé en 2003. Son propos n’est pas sans rappeler l’univers de la production télévisuelle à succès Les Invincibles, ou d’Horloge biologique, annonçant peut-être un changement de garde dans le milieu des arts de la scène, présentant les préoccupations de la génération qui se situe actuellement dans la jeune trentaine.
C’est maintenant au tour de Christian Ouellet, à qui a été confiée la mise en scène, de tenter de faire honneur au texte. Un propos sur l’amour tel qu’il est vécu aujourd’hui, désillusionné, appréhendé avec une lucidité crue par la génération Passe-Partout, qui n’accepte plus de chaînes, dussent-elles être dorées.
Entre-deux, c’est une rencontre, un amour qui naît. Louis et Anne, qui se voient pour la première fois chez une amie commune, partagent une expérience de l’amour qui rime plutôt avec déception qu’avec extase… C’est donc avec beaucoup d’hésitation qu’ils se lanceront dans une nouvelle aventure, craignant qu’elle ne se solde par un nouvel échec.
L’une des difficultés qui s’est présentée lors de la mise en scène était de cerner avec justesse le niveau de jeu nécessaire. "C’est une écriture qui pourrait être réaliste, explique le metteur en scène. Ce serait bien si c’était filmé. Mais au théâtre, pour que ce soit intéressant, il faut rendre ces personnages-là exacerbés, plus vrais que nature. Un peu comme les personnages de Molière. C’est pas nécessairement dans le texte, mais plutôt dans le jeu. C’est un peu comme des grands enfants, ces personnages-là… Il fallait qu’on se permette des choses! Mais bien sûr, il ne faut pas que ce soit trop non plus."
Le texte de Laplante a aussi réservé quelques surprises à Ouellet… Entre autres, il fallait arriver à montrer en simultanéité des lieux différents et des instants disjoints. "Les scènes vont s’entrecroiser. Il faut représenter trois lieux, trois appartements, mais le plus simplement possible, de manière à ce que ça serve le jeu. En fait, on n’essaie pas de les représenter, on va plutôt les évoquer, avec une sorte d’esthétique qui unifie tout ça, quelque chose qui pourrait faire penser au Bauhaus…" Le rapport au temps et à l’espace étant différent du théâtre traditionnel, Ouellet mise sur une collaboration étroite avec Serge Lapierre (scénographie) et Alexandre Nadeau (éclairages). "La lumière prend une telle importance qu’elle devient plus ou moins un personnage", précise-t-il.
Pour cette production estivale, nous pourrons voir sur scène Éric Laprise (Louis), Sara Simard (Anne), Maryse Lavoie (Marie), Dany Lefrançois (Joël), Jessyka Maltais-Jean (Cécile, la serveuse) et Benoît Lagrandeur (La Voix).