Martini Tourette : Embrasser un paradoxe
Martini Tourette, titre de la nouvelle expo et du deuxième fanzine des artistes de la relève de Presse Papier, enjambe deux mondes a priori fort éloignés.
À première vue, les mots martini et Tourette font référence à deux univers distincts. L’un rappelle les pires soirées guindées, où tout doit être à sa place, où chacun soigne son allure et son parler; l’autre renvoie au syndrome de Gilles de la Tourette, trouble neurologique caractérisé par des tics involontaires, qui engendre parfois des situations embrouillées. Amusés par le flot d’images que créait la juxtaposition des deux termes, les artistes de la relève de Presse Papier ont choisi ce leitmotiv pour leur fanzine, publication artisanale imprimée en tirage limité et destinée à l’expérimentation, et du coup pour leur nouvelle expo.
Mis en branle par Marie-Jeanne Decoste, Valérie Guimond, Isabelle Ayotte, Guillaume Massicotte et Fontaine Leriche, le projet de fanzine avait d’abord commencé avec Ragoût portant. Cette année, il prend du coffre. Quinze artistes de la région ont uni leur talent. Aux membres initiaux se sont ajoutés Stéphanie Bernier, Suzie Bergeron, Sara Drouin, Isabelle Clermont, Pascal Lareau et Pascal Blanchet ainsi que Maxime Robin, Alain Fleurent, Sébastien Dulude et Francis Arseneault, qui ont réalisé un DVD, sur lequel figurent diverses performances et des courts métrages en lien avec la thématique.
De ce lot, seulement huit exposent. Rencontrée le lendemain du vernissage, Isabelle Clermont s’exprime sur ce que le thème Martini Tourette évoque pour elle: "Si on prend le syndrome Gilles de la Tourette, c’est un peu l’enfant qui dit n’importe quoi ou l’adulte dont la langue est un peu fourchue. Mais avant tout, c’est un problème neurologique. Donc, ça amène à d’autres sphères que tu ne contrôles pas…" Fontaine Leriche ajoute: "Je trouvais ça bien de mélanger le syndrome de la Tourette au martini, de pas juste rendre la maladie mentale et d’en faire une espèce de folie!"
De fait, la fantaisie est au rendez-vous tant pour le fanzine que pour l’expo. On y retrouve des personnages naïfs, des oeuvres abstraites, des estampes qui renvoient au pop art, en plus d’un véritable pied de nez à la pub. Bref, des façons bien différentes de voir un seul et même sujet.
Jusqu’au 16 juillet
À l’Atelier Presse Papier
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