Mark Ruwedel : Stigmates
Le photographe Mark Ruwedel dévoile les traces laissées par l’activité humaine sur le territoire nord-américain, depuis la préhistoire jusqu’à nos jours, dans une exposition intitulée Written on the
Cette exposition est la dernière d’une année placée sous le thème du paysage à la Galerie d’art du Centre culturel de l’Université de Sherbrooke. Written on the Land, qui nous transporte à travers les déserts, plateaux, collines et berges de notre continent, est divisée en trois parties: The Ice Age (la glaciation), Pictures of Hell (images de l’enfer) et Westward the Course of Empire (la marche vers l’ouest de l’empire).
The Ice Age illustre les empreintes laissées par l’homme dans l’Ouest américain – certaines datent de l’époque des sociétés de chasseurs-cueilleurs habitant près de lacs aujourd’hui disparus. "Le déclin des lacs du pléistocène correspond à peu près à l’intrusion des sociétés humaines dans l’environnement. […] Les pistes, les campements et autres traces physiques des cultures de chasseurs-cueilleurs qui ont vécu sur les anciens bords du lac Manly sont toujours apparents à la surface de cette terre désertique", explique Mark Ruwedel.
La série de photographies Pictures of Hell s’intéresse aux lieux dont les noms font référence au diable ou à l’enfer. Les oeuvres sont sombres, austères, à la limite terrifiantes. "Les terres arides en particulier portent ces noms. Les déserts étaient, et sont encore, considérés comme des aires de nature sauvage et de terres incultes, et selon la tradition judéo-chrétienne, la nature sauvage est maudite: c’est le pays de la crainte, peuplé de païens et de démons. [Ici] le sujet du corpus n’est pas tant le paysage photographié que la relation entre les paysages et les noms qui leur ont été donnés."
Westward the Course of Empire immortalise "travaux de terrassement, ruines et détritus abandonnés dans le sillage de l’expansion occidentale", à un moment précis de leur déchéance. Le photographe dévoile des endroits jadis sillonnés par des voies ferroviaires, dans l’ouest du Canada et des États-Unis. "Les coupes, les remblais et les terrassements […] témoignent du triomphe de la technologie sur ce que l’on considérait généralement comme des territoires hostiles, ainsi que de la lutte incessante pour créer richesse et puissance à un même pays." Cette partie de l’exposition présente aussi des clichés d’entrées de mines, de cratères de bombes, de camps militaires abandonnés, etc.
La responsable de la Galerie d’art, France Minville, souligne que Mark Ruwedel a consacré sa carrière à photographier des paysages inaccessibles ou réfractaires à l’être humain. "Il passe ses étés à rechercher ces paysages et à étudier les faits historiques qui s’y rattachent. C’est un artiste minutieux dans le soin qu’il prend à choisir ses sujets et ses angles. C’est là que réside son génie."
À la Galerie d’art du Centre culturel
Jusqu’au 3 septembre
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