Symposium international d’art contemporain : Ouf! Cri d’un symposium sauvé in extremis
Le 24e Symposium international d’art contemporain est bel et bien commencé. Malgré le doute qui planait, c’est sous le thème Identités et Remplacements qu’a heureusement été lancé le plus grand événement artistique de Baie-Saint-Paul.
C’est un euphémisme. Le doute ne planait pas, il avait atterri, bien installé au Centre d’art de Baie-Saint-Paul. Le décès en 2002 de la fondatrice, Françoise Labbé, a précipité la descente aux enfers du Symposium. La nouvelle administration a décidé alors de faire peau neuve en changeant le nom de l’événement (exclusion du terme peinture, au profit d’art contemporain), au grand dam des défenseurs de la peinture. Et coup de théâtre début avril: les membres du conseil d’administration, la directrice générale et la commissaire invitée ont tour à tour démissionné.
C’est finalement grâce à l’intervention du ministère de la Culture que le Symposium a été sauvé. Un nouveau commissaire a été choisi, en la personne de Guy Sioui-Durand, et le programme a été repensé par lui en fonction du remplacement des têtes dirigeantes… Voir l’a rencontré à Québec lors du lancement officiel de la programmation.
D’entrée de jeu, le directeur artistique nous explique qu’on aura "droit cette année à un symposium d’art vivant". "Les pratiques artistiques ont changé, insiste-t-il, et le Symposium doit en tenir compte. Il nous faut une vision, et de l’inscrire dans les grandes tendances, c’est faire preuve d’innovation. Évidemment, un moment de réflexion s’imposera cet automne. Mais pour l’instant, place aux artistes…"
"Et je pense, de poursuivre le commissaire, que la brochette d’artistes que j’ai invités saura faire honneur au thème du Symposium et à la fête artistique qu’il doit être." En effet, avec les Martin Bureau, BGL, Maria Eugenia Poblete Beas du Chili ou César Saëz et son équipe internationale, les ateliers-résidences de création risquent d’être hauts en couleur. En plus de ces ateliers d’art in vivo, trois fins de semaine de discussions et de pratiques artistiques hétéroclites sont au menu: la première (12-13 août) consiste en un forum socioartistique: Habiter tout le territoire par l’art? La présence de Lise Bissonnette à ce forum confirme la vivacité intellectuelle qui envahira la ville de Baie-Saint-Paul. Cette vivacité ne se résumera pas à cette seule fin de semaine, car la suivante (19-20) sera consacrée à L’art action des femmes, avec des invités tels que les Fermières obsédées et les Women with Kitchen Appliances. La dernière fin de semaine (26-27), Voir et lire l’art sera l’occasion de se familiariser avec les éditeurs de livres et de revues d’art du Québec, qui se sont donné rendez-vous au centre d’exposition.
Maintenant que tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes, "place à la magie, nous dit Guy Sioui-Durand, place à l’émerveillement, place au sens critique, place aux arts visuels".
Jusqu’au 4 septembre
À Baie-Saint-Paul et au centre d’exposition
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