Raymond Croteau : L’art qui frappe!
Raymond Croteau peut difficilement cacher son attrait pour la pub, ses dessins numériques étant toujours simples et accrocheurs.
L’an dernier, Raymond Croteau, aussi connu sous le pseudonyme Ramon, avait accroché au Centre d’exposition Raymond-Lasnier, une salle magnifique surtout fréquentée par les intellectuels et les mordus de culture. Bien que l’expérience l’ait enchanté, l’artiste ressentait le besoin de se rapprocher de la masse, d’entrer en communication avec monsieur et madame Tout-le-monde. C’est pourquoi il a choisi d’exposer ses dessins numériques à la brasserie artisanale Chez Gambrinus.
"Mon idéal, c’est de rejoindre le plus de gens possible. Je veux faire un genre d’art populaire auquel tout le monde peut avoir accès. Je veux sortir des salles d’exposition privilégiées et un peu élitistes. Je n’ai rien contre ça, c’est bon pour le CV et pour la crédibilité! Mais le fait d’exposer dans une brasserie te permet d’avoir du feed-back du monde ordinaire. Là, tu le sais s’il y a quelque chose ou non dans tes affaires", explique l’homme de 56 ans. Ces affaires en question se révèlent des oeuvres simples et contrastantes, souvent des portraits, nées dans la spontanéité du geste créatif. "Habituellement, je fais de la peinture. Comme peintre, je ne suis pas tellement productif. Ça me prend du temps. C’est pour ça que l’informatique me convient plus. Je commence tout le temps par une improvisation. Je ne sais jamais ce que je vais faire et je ne veux pas le savoir. Sinon, ça ne serait pas intéressant. Moi, si je suis en arts, c’est pour la liberté, pour le plaisir de créer. Je ne veux pas être esclave de l’idée."
Malgré tout, l’expressionniste a ses sujets fétiches. "J’ai une tendance à faire des visages. Ça m’obsède un peu. Ma mère faisait tout le temps des profils. C’est peut-être ça, l’influence. Elle barbouillait des bonnes femmes sur des coins de feuille. […] C’est mon point de départ, les profils. Quand je ne sais pas quoi faire, c’est ça que je fais. (rires) Souvent, quand je parle au téléphone, je peux faire des petits dessins niaiseux. Je les garde tous. Je mets ça dans une petite boîte. J’en ai qui datent de 20 ans. Des fois, je fouille dedans." Son dessin Lili en est un excellent exemple.
Raymond Croteau, qui avoue avoir un faible pour la publicité, s’inspire de l’univers qui l’entoure. Il se nourrit de tout ce qu’il voit, sans discrimination. Parfois, une affiche taquée sur un poteau peut devenir la source d’une oeuvre magnifique. "L’émotion est là ou elle n’est pas là. En arts, il y en a plusieurs qui prétendent qu’il se passe quelque chose alors qu’ils ont besoin d’une brique de je ne sais pas combien de pages pour l’expliquer. Ça fait un peu béquille sur les bords. L’art, c’est de la communication." Il conclut: "Moi, mon job, c’est d’amener le spectateur à fixer l’image. Donc, je mets des ingrédients qui vont capter son attention. Le reste, de toute façon, les gens interprètent un peu ce qu’ils veulent."
Jusqu’au 4 septembre
Chez Gambrinus
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