Habiter : L'habitat autrement vu par la photo
Arts visuels

Habiter : L’habitat autrement vu par la photo

L’événement Habiter s’installe dans le quartier Saint-Roch. Et ce n’est pas par manque d’espace dans les musées que l’art se déplace du privé, du clos, de l’hermétique vers le public, l’ouvert, l’accessible. C’est le signe d’une époque nouvelle… Ô tempora, ô mores!

Ces temps-ci, en se promenant dans la rue Saint-Joseph, on risque à coup sûr l’étonnement, la surprise, l’interrogation. Bref, on sera inexorablement confronté aux oeuvres photographiques réalisées par une myriade d’artistes du Québec, du Canada et d’ailleurs. Inexorablement, parce que l’art d’Habiter s’impose au public, du chef d’entreprise aux clochards, en passant par le simple piéton jusqu’au conducteur d’automobile, de vélo… En se positionnant à des endroits stratégiques que le passant ne peut éviter du regard, les artisans de cet événement ne manqueront pas de public.

Le résultat du travail des commissaires d’Habiter, Gorgia Volpe, artiste d’origine brésilienne, et André Gilbert, directeur du centre VU, est génial. Que pouvait-on espérer de mieux pour finir l’été en beauté qu’une exposition de photographies en plein coeur du centre-ville? D’autant plus qu’elle n’a pas seulement un caractère esthétique, mais aussi, et surtout, social.

Original, donc, ce projet est en fait un ensemble de projets, tous les artistes ayant été invités à investir, chacun à leur manière, l’espace public. Par exemple, le projet de Benoit Aquin d’afficher des clichés de résidants de Saint-Roch sur des poteaux de la rue Saint-Joseph ou celui de Murielle Dupuis-Larose, qui a capté le regard d’habitants du quartier, ou encore celui des scènes en plan fixe de personnages aux allures étranges de Romeo Gongora sont une démonstration supplémentaire de la capacité qu’ont les artistes d’exprimer le malaise que peut parfois provoquer le fait de vivre en ville. Autres malaises, celui de l’enfance brisée par la pauvreté, que Caroline Hayeur et Myléna Bergeron ont exprimé en prenant en photo des jeunes du quartier tenant dans leurs mains une image de leur chez-soi rêvé, image contrastante et déstabilisante, ou celui de Ken Lum, qui présente, par des portraits et des courts textes, les "hésitations identitaires d’une femme d’origine asiatique", symbole des quartiers défavorisés de Vancouver. À voir et à revoir, passage piétonnier oblige!

Jusqu’au 1er octobre
Rue Saint-Joseph, entre les rues du Pont et Caron
Voir calendrier Arts visuels

ooo

CARNET

DE L’INTÉGRATION DE L’ART CONTEMPORAIN À L’ARCHITECTURE TRADITIONNELLE

Le Vieux Presbytère de Deschambault propose, jusqu’au 8 octobre, une exposition d’art contemporain sous le thème Des images qui nous construisent. Quatre artistes ont été choisis pour y présenter des oeuvres où le vieux se mélange au neuf. Textiles, métaux, bois: plusieurs médiums manipulés avec le soin méticuleux d’artistes de renom. D’ailleurs, deux d’entre eux sont de la région de Portneuf, soit Colette Matte et Giorgia Volpe. Les deux autres sont de la région de Montréal: Adrien Landry et Renée Toussaint.