Jean-François Provost : L’art pour l’art
Les dessins à l’encre de Chine de Jean-François Provost convient le visiteur au recueillement et au pur plaisir des sens.
La démarche artistique du peintre Jean-François Provost peut surprendre alors que l’art contemporain est souvent associé au mythe selon lequel il demeure inaccessible ou réservé à une élite. L’artiste s’en défend: "Pour moi, l’art ne se discute pas, il se vit. Tout comme un acteur ou un danseur, le peintre s’exprime et expérimente et n’a pas besoin de se justifier."
Les toiles abstraites comportent de nombreux repères visuels, par la composition, mais aussi par les abondants matériaux utilisés dans la création. En effet, de nombreuses couches de peinture, des papiers et des tissus collés ou des matières telles que le graphite ou les pigments donnent à l’ensemble une richesse de textures et une luminosité qui émerveille. L’artiste explique: "Les craquelures, la rouille, les lignes: tout ceci représente le passage du temps sur l’architecture, l’histoire et les choses qui ne sont plus. Le tableau est vivant, porte des cicatrices." Selon Provost, son rôle est de découvrir tous ces petits détails et d’en parler, de transmettre sa connaissance du monde qui l’entoure.
L’exposition se déroule à la galerie de l’Alliance française. Alexis Loriot, responsable de la communication et de la galerie, explique que le mandat en est un de promotion de la culture et de la langue française, "mais nous présentons des artistes professionnels francophones et aussi d’autres cultures. Nous avons exposé des tableaux, des sculptures et de la photographie". De 6 à 12 expositions annuelles sont organisées dans un grand local très bien éclairé par de larges fenêtres. Bien que peu connue du public, la galerie existe toutefois depuis 1986 et le premier artiste présenté fut nul autre que Riopelle! Un petit bijou à découvrir!
Noir de lampe VIII, mai 2006, 26" X 40" (66 cm X 102 cm), encre et techniques mixtes sur papier |
Les oeuvres montrées à la galerie de l’Alliance française proviennent d’une série de dessins réalisés sur papier, à l’encre de Chine, de la série Noir de lampe. Le dessin procure au peintre l’occasion d’expérimenter de nouvelles techniques et approches, qui seront possiblement intégrées au processus créatif des toiles subséquentes. Les compositions exhortent au dialogue entre les formes rigides et les lignes semblant danser sur le papier: le yin et le yang? Provost ajoute: "L’oeuvre, c’est comme une méditation et se construit peu à peu. C’est un combat. Il faut alors laisser venir et, tout à coup, c’est comme un rafraîchissement de l’esprit, une lumière."
Jean-François Provost jouit actuellement d’une très grande diffusion de son oeuvre. Gagnant des Culturiades 2005 dans la catégorie des artistes de la relève, il est très reconnaissant du soutien qu’il a trouvé dans la région: "C’est Marie-Hélène Giguère, directrice du Centre d’exposition Art-Image, qui a proposé mon travail à la galerie St-Laurent+Hill d’Ottawa. Je n’aurais pas osé faire cette démarche à cette époque! Pierre-Luc St-Laurent a visité mes expositions et m’a contacté. Grâce à l’appui et à la confiance démontrés par Pierre-Luc, je peux me consacrer entièrement à mon art et tenter de nouvelles approches." Et que réserve l’avenir pour Jean-François Provost? Il répond: "Le métier d’artiste, c’est un vrai travail de moine, mais je ne peux pas concevoir que, si tu crois à quelque chose, tu ne peux pas y arriver!"
Jean-François Provost: www.jeanfrancoisprovost.ca
Alliance française: www.af.ca/ottawa
Du 5 au 29 septembre
À la galerie de l’Alliance française
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