Mathieu Latulippe : Latulippe et le pissenlit
Arts visuels

Mathieu Latulippe : Latulippe et le pissenlit

Le centre d’artistes Le Lobe présente une exposition de Mathieu Latulippe. Odeurs d’herbe et chants d’oiseaux, la nature reprend ses droits.

Contre-culture: quand on sème la révolte est le fruit d’une culture pour le moins hors de l’ordinaire, dont les semences étranges ont été plantées au début de l’été dans un cubicule trônant dans le stationnement de l’établissement. S’intéressant au rapport entre la culture et la contre-culture, une réflexion qui n’est pas sans rappeler celle soutenue dans 1984, de George Orwell, Mathieu Latulippe exploite la métaphore de la croissance et de l’exploitation végétale pour aborder ses préoccupations sociales. A-t-on raison de craindre la culture qui ne répond pas aux normes établies? "C’est de la racaille", entend-on parfois, ou même "de la mauvaise herbe". Et si cette mauvaise herbe recelait des trésors surprenants?

Par différents moyens de mise en rapport, comme le placardage d’images ou la collection d’objets, le trash, le métal et la marginalité assumée – même cultivée et soignée – sont associés aux herbes considérées comme mauvaises. L’artiste suscite ainsi une réévaluation des critères – généralement arbitraires et souvent sans fondement – qui nous font dire d’une chose qu’elle est mauvaise. Le visiteur en vient à prendre conscience que c’est souvent plutôt la méconnaissance – d’une herbe ou d’un phénomène social – qui conditionne son comportement (arracher la mauvaise herbe/changer de trottoir pour ne pas croiser un jeune à l’allure inquiétante).

Vous avez peut-être rencontré l’artiste lors de la Fête en couleurs, qui avait lieu dans le quartier du Bassin, où il faisait goûter son thé noir, préparé à partir de ses propres herbes. Sinon, il reste peu de temps pour voir son travail…

Jusqu’au 30 septembre
Au Lobe
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