La collection d'art inuit Brousseau : De l'Inuvialuit au Nunatsiavut ad vitam æternam
Arts visuels

La collection d’art inuit Brousseau : De l’Inuvialuit au Nunatsiavut ad vitam æternam

La collection d’art inuit Brousseau est le nom donné à la nouvelle exposition permanente du Musée national des beaux-arts du Québec. Et pour cause, le MNBAQ vient d’en faire l’acquisition!

C’est au collectionneur Raymond Brousseau et à Hydro-Québec qu’il faut dire merci. Merci d’avoir fait en sorte que notre patrimoine collectif s’enrichisse de 2635 pièces uniques – ce qui fait de cette collection d’art inuit la plus importante au Canada. Évidemment, sur les 2635 pièces – dont 2107 sculptures -, seulement 285 oeuvres sont exposées, contraintes spatiales obligent. Néanmoins, cette exposition de la collection, même réduite, donne un résultat qui est à la hauteur des attentes: un lien de proximité avec les pièces, une lumière intime, une diversité d’artistes, le tout échelonné sur un demi-siècle de création… On obtient donc un beau panorama de la collection, qui donne le juste reflet de la récente histoire de l’art inuit.

Bien entendu, l’art inuit n’a pas toujours reçu le statut qu’on lui donne aujourd’hui. Avant la période qui suit la Seconde Guerre mondiale, les Inuits troquaient avec les présences occidentales des "objets souvenirs" (figurines, jouets, miniatures de campement, d’iglous et d’animaux familiers) contre des produits: outils de métal, armes à feu, tabac ou alcool. L’art inuit comme monnaie d’échange était, si vous me permettez l’expression, monnaie courante!

Or, depuis que les autorités canadiennes ont pris les choses en mains et qu’elles ont sédentarisé le peuple esquimau, l’art inuit n’a cessé de traverser les frontières circumpolaires. D’une part, parce qu’on envisagea à partir de cette époque le commerce de leur artisanat comme une solution économique aux problèmes que causa, justement, leur sédentarisation et, d’autre part, parce qu’on présenta le talent des Inuits à l’occasion de deux événements d’envergure internationale (Expo 67 et l’exposition itinérante La Sculpture chez les Inuits: chefs-d’oeuvre de l’Arctique canadien de 1971).

Maintenant que la réputation de l’art inuit n’est plus à faire, qu’on range aux calendes grecques les difficultés qu’a le peuple du Nord, l’instant d’un moment, d’une visite, afin de célébrer les douces formes des Ours en équilibre, de L’Esprit de l’iglou ou du Chaman invoquant l’esprit du narval. Ainsi, nous rendrons hommage au talent des Jaco Ishulutaq, Luke Airut, Lydia Qayaq, George Arluk et autres.

Exposition permanente
Au Musée national des beaux-arts du Québec
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D’UNE PIERRE DEUX COUPS

En allant voir l’art inuit au MNBAQ, vous devriez… Non, en fait, vous devez faire un détour par les cachots de l’ancienne prison du Musée pour y voir la plus récente production photographique du génial Gabor Szilasi. Avec Noir et blanc sur Les Impatients – Prise 2, l’artiste propose une série de portraits épurés, accompagnée d’autoportraits (les sujets s’étant eux-mêmes représentés) parfois troublants, d’autres fois émouvants. On sort immanquablement bouleversé de cette rencontre particulière. Si bouleversé qu’on a envie de sympathiser avec ces individus hors normes. En effet, c’est autour du thème de la santé mentale que se déroule l’événement organisé par Les Impatients, en collaboration avec Postes Canada, le Curateur public et l’Institut des neurosciences, de la santé mentale et des toxicomanies (INSMT). Jusqu’au 15 novembre 2006.