L'Effet de l'art : Le Groupe des Six
Arts visuels

L’Effet de l’art : Le Groupe des Six

L’Effet de l’art, c’est un nouveau collectif constitué de six créatrices vibrant à l’unisson.

Dès vendredi soir, à compter de 19h, on procédera au vernissage d’une exposition collective peu banale à laquelle est convié le public. Nouvellement fondé au mois de mai, le collectif L’Effet de l’art n’a pas craint de voir grand et a organisé en l’espace de quelques mois cet événement qui tient à la fois du symposium, du happening et de l’exposition, et qui fera souffler un vent de fraîcheur au centre-ville.

Lors de notre entretien, ces six artistes émergentes, qui en sont pour la plupart à leur première manifestation artistique et qui poursuivent des voies toutes différentes, n’en chercheront pas moins du regard une approbation des autres membres du collectif. Ici, tout semble sujet à discussion dans le respect des différences.

Non contentes d’être confinées à leurs lieux de création, elles ont tenu à prendre en main les rênes de cet événement, réalisé sans aucune subvention municipale ou gouvernementale. Dénicher un local à la mesure de leurs ambitions ne fut pas chose aisée, puisqu’il fallait tenir compte de la nature monumentale de certaines pièces, ou encore des conditions d’éclairage. C’est au 82, rue Wellington Nord qu’elles établiront leurs quartiers pour trois semaines qui s’annoncent pleines de fébrilité. L’immense local à la devanture vitrée, ayant abrité autrefois un magasin de meubles, fut revampé pour l’occasion. Plâtrage, peinture et ménage furent également de la partie pour ces jeunes créatrices.

"Vous savez, c’est un "adon" si nous sommes toutes des femmes dans le collectif. On ne s’est pas regroupées sur une base féministe, mais plutôt environnementale", m’explique-t-on d’entrée de jeu. "Nous nous sommes d’ailleurs connues lors de cours en arts visuels à l’université, et nous avons eu le temps d’apprivoiser les champs d’action des autres membres."

"La plupart des gens quittent les bancs d’école et se perdent de vue par la suite, mais nous avons senti le besoin de nous regrouper autour de nos affinités", poursuit Valérie Ducharme, l’idéatrice du groupe. "Il s’agit pour nous d’une prise d’autonomie dans le processus artistique. Le collectif est une microsociété en soi, et la force du groupe permet de générer de l’énergie, de dépasser nos zones de confort et de susciter une discussion constructive."

Le nom du collectif illustre d’ailleurs bien leur volonté collective. Là où la plupart des expositions se contentent de faire signer un livre d’or à un silencieux visiteur, celle-ci veut interpeller le spectateur et lui offrir d’exprimer autrement son émotion, en mettant notamment du matériel artistique à sa disposition. Si l’art contemporain est souvent taxé d’incommunicabilité, on ne pourra en dire autant de cette exposition visant à enrichir et approfondir la relation du spectateur à l’oeuvre, le tout dans une optique environnementale. De plus, durant toute la durée de l’exposition, il vous sera possible de rencontrer les artistes, qui assureront à tour de rôle la permanence à la "galerie".

Rendre compte des démarches nécessiterait un article pour chacune. Disons simplement que vous pourrez y admirer les toiles aux couleurs vives de Natacha Sinotte, les sculptures murales exploitant la relation entre l’électronique et l’environnement de Jocelyne Simard, les photographies lumineuses d’Isabelle Gilbert, des photos et des installations d’Adriane Gariépy, une installation in situ de Stéphanie Demers Thiébaud, de même qu’une combinaison entre vidéo et livre d’artiste par Valérie Ducharme.

Du 6 au 29 octobre
Au 82, rue Wellington Nord
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