Germain Roesz : Duo
Le Français Germain Roesz visite autant la poésie que la peinture. Pour lui, les deux modes d’expression s’équivalent.
Avec ses cheveux en bataille et ses habits du samedi, Germain Roesz ne cache pas qu’il est en voyage; il a été invité par l’organisation du Festival international de la poésie de Trois-Rivières. À la Galerie d’art du Parc, l’écrivain dévoile cependant une autre facette de sa personnalité. Il expose Stries-Sites-Desseins, des toiles où le langage plastique dialogue avec son écriture et celle d’amis poètes.
Dans la salle d’exposition, de petits et grands formats habillent les murs. Ces oeuvres consistent en des draps blancs maculés de couleurs vives ou des fragments de papier – il peint sur tout ce qu’on lui envoie – qui transpirent la poésie. "J’ai fait un travail assez léger, amorce-t-il. Léger, dans le sens où il peut se tenir dans les sacs. Comme je vis en France, l’idée était d’avoir des toiles de voyage. Je fais donc ce que j’appelle des "toiles libres", sans châssis, sans cadre, pour qu’elles soient moins lourdes. Je le fais assez souvent maintenant puisque j’ai des expos dans d’autres pays. J’essaie de voyager de plus en plus léger."
Cette manière de travailler implique d’ailleurs quelques défis. "Il faut que la couleur ait la même force. Je joue évidemment sur les points d’imprégnation, de diffusion de la couleur. J’aime bien qu’il y ait des rapports de lumière." Roesz poursuit: "Ce qui m’intéresse, c’est de ramener à la surface tout le travail de construction que j’ai mis pendant plus d’une vingtaine d’années. C’est comme si vous aviez des couches géologiques. Comme une montagne, une colline ou quelque chose qui s’accumule dont vous ne voyez que la surface. Ce qui m’intéresse, c’est tout ce qui pousse en dessous, ce qui fait qu’il y a un relief."
Artiste multidisciplinaire, Germain Roesz avoue ne pas aborder l’écriture et la peinture différemment. "Pour moi, c’est indifférent, la peinture et la poésie. C’est le même monde. Je fais une poésie de peintre et je fais une peinture de poète. C’est comme ça que je vois ça."
À son oeuvre personnelle s’ajoutent aussi des collaborations avec des amis poètes. Roesz leur a proposé des constructions plastiques sur lesquelles ils ont apposé leur griffe. "Ce que j’aime des collaborations, c’est que, chaque fois, c’est une découverte. En fait, c’est une aventure parce qu’on croit qu’on se connaît, mais, dans le fond, on se connaît pas tout à fait. Il faut retrouver des formes de dialogues. C’est comme dans la vie, comme les rencontres." Ces associations ont d’ailleurs été fort bénéfiques pour le Français. Elles lui ont permis d’élargir ses horizons personnel et professionnel. "On ne peut pas vivre seul. Seul, on n’existe pas", conclut-il.
Jusqu’au 22 octobre
À la Galerie d’art du Parc
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