Mathieu Valade et Dan Brault : Morphologique
Espace virtuel fait la preuve qu’un même thème peut rapprocher des techniques, champs d’intérêt et préoccupations totalement différents.
Jean-François Caron
Dans la première salle, tout tient en une arène lumineuse mais discrète. Au centre du monde, cet entrepôt qui prend place comme un cirque du ré-usité. Mathieu Valade, avec Entrepôt Morphing, redonne de la noblesse à l’usure, la repositionnant dans un cycle normal, peut-être souhaitable, en faisant basculer l’objet de l’utile vers l’inutile.
L’installation est ainsi faite qu’elle est impossible à embrasser du regard. Le spectateur est nécessairement poussé d’instinct à pénétrer l’univers perméable de Valade. Un son redondant de frottement attire particulièrement l’attention: sur une table basse, une bille suit inlassablement la même orbite imparfaite, retraçant pathétiquement son chemin, sans début et sans fin. Une oeuvre qui parle de toutes les révolutions, celles passées, et celles à venir.
Même une fois dans l’enceinte, le visiteur doit étirer le cou et se pencher, avancer et attendre: rien ne lui est donné, ni piste, ni sens commun. Entre l’atelier de travail manuel, l’entrepôt de rangement et la galerie d’exposition, une transformation a lieu. Peut-être est-ce l’oeuvre qui évolue. Peut-être est-ce le visiteur.
Dans la seconde salle, Espace virtuel présente Bienvenue à Morphémia, une exposition regroupant des oeuvres picturales de Dan Brault. Cette fois, le visiteur est invité à s’asseoir pour être confronté à un métissage parfois choquant entre le figuratif et l’abstrait. L’artiste élabore le rapiéçage de plusieurs courants, le mélange de formes et de couleurs qui en résulte étant parfois pour le moins surprenant.
Jusqu’au 20 octobre
À Espace virtuel
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