Musée des beaux-arts : Plein la vue
Cet automne, le Musée des beaux-arts de Sherbrooke en met plein la vue avec une exposition aux allures ludiques et une autre qui valorise un important legs.
LUCIDE ET HALLUCINÉ
Originaire de Sherbrooke, Quinze habite et crée en Gaspésie. Ses sculptures aux allures naïves engagent un véritable dialogue avec l’histoire de l’art. Comme des petits contes en 3D, elles mettent en scène différents personnages dont les saynètes se racontent au fil des détails. De facture populaire, les oeuvres présentent plusieurs niveaux de lecture qui occuperont les grands, sans ennuyer les petits. Son oeuvre 44 = 1+15 contient même des références à 44 artistes, allant de Salvador Dali en passant par René Magritte, Andy Warhol et Henri Matisse.
Professeur au collégial, Quinze s’adonne à ce travail minutieux depuis 1998. Son pseudonyme lui permet de préserver son anonymat tout en lui donnant une certaine liberté. S’il a choisi le nombre quinze, c’est simplement parce qu’il trouvait qu’il s’agissait d’un beau nombre. Et avec tous les codes et matricules qui nous entourent, il a voulu en choisir au moins un à son goût.
PLAISIRS D’UN COLLECTIONNEUR
Comptant parmi les fondateurs de la faculté de médecine de l’Université de Sherbrooke, le Dr Jean de Margerie a fait don, au Musée des beaux-arts de Sherbrooke, de 80 oeuvres provenant de sa collection personnelle. On parle ici d’estampes d’artistes européens et de tableaux et d’estampes d’artistes québécois marquants comme Marc-Aurèle Fortin, Jean-Paul Mousseau, Marcelle Ferron et Jean-Paul Riopelle.
Jean de Margerie a monté sa collection par plaisir tout en ayant à coeur d’entourer ses cinq enfants d’oeuvres d’art et de beauté. Avec ce passe-temps inusité, il a été mandaté pour monter une collection pour la faculté de médecine. Après avoir réussi à acquérir environ 120 sculptures et tableaux, le Dr de Margerie se désole que son projet n’ait pas été poursuivi. "J’ai l’impression que l’Université ne remplit pas son rôle au niveau des arts visuels. Un des rôles de l’Université est de donner à nos étudiants l’occasion de meubler leurs connaissances dans le domaine culturel." Quand on lui mentionne la qualité des expositions présentées à la Galerie du Centre culturel, il rétorque qu’il faut programmer des "choses digestibles" pour développer un intérêt dans le domaine. "Il faut que l’élite s’intéresse à l’art visuel pour aider nos artistes à vivre. Sinon, qui va s’en occuper?" questionne-t-il.
En léguant une partie de ses acquisitions au Musée des beaux-arts de Sherbrooke, mais également au musée Laurier de Victoriaville et au musée Pierre-Boucher de Trois-Rivières, le collectionneur voit son oeuvre éducative se poursuivre. Il sera d’ailleurs présent au Musée les mardis 31 octobre, 7 et 21 novembre à 14h pour discuter de l’exposition et de sa passion.
Quinze, lucide et halluciné
Jusqu’au 21 janvier 2007
La Collection de Margerie
Jusqu’au 14 janvier 2007
Voir calendrier / Arts visuels