Au Pérou avec Tintin : Tintin et l’archéologie péruvienne
L’exposition Au Pérou avec Tintin est d’une richesse visuelle qui n’a d’égale que celle des nombreuses civilisations précolombiennes ayant traversé le Pérou. Voyage au pays du lama.
Si l’on retourne 2000 ans en arrière, à une époque où les astres dominaient encore le ciel péruvien, et si l’on reprend la lecture des oeuvres magistrales d’Hergé Les 7 Boules de cristal ou Le Temple du Soleil, on aura un avant-goût de ce qui est présenté au Musée de la civilisation (MC), à savoir une exposition accessible et intelligente des Musées royaux d’art et d’histoire (MRAH) de Belgique et de la Fondation Hergé, repensée par le MC.
D’ailleurs, pour un des maîtres d’oeuvre de cette rencontre entre Tintin et l’Amérique latine, le conservateur du MRAH Sergio Purini, que Voir a interviewé au MC, cette exposition, "c’est la rencontre d’Hergé et du Pérou précolombien". Mieux, "c’est la confrontation entre l’oeuvre d’un artiste belge et les oeuvres d’artistes anonymes précolombiens".
Rencontre, donc, d’un créateur (Hergé) avec son matériau (la culture péruvienne), mais rencontre aussi pour le visiteur avec des pièces magnifiques: artéfacts, poteries, vases, bijoux et autres objets symboliques et religieux. Que l’on pense à la véritable momie de Rascar Capac en position foetale – qu’on suppose, toujours selon M. Purini, avoir été installée de la sorte afin de retrouver la position d’avant la naissance -, celle-là même qui disparaît frappée par la boule de feu et qui revient hanter les cauchemars de Tintin, ou au mystérieux fétiche volé de L’Oreille cassée (qui n’a malheureusement pas l’oreille cassée, mais seulement le bras, va savoir pourquoi?), le Fétiche Arumbaya ou Porteur d’offrandes. Tout y est… sauf le diamant. Et oui, inutile de chercher, il n’y a pas de pierre précieuse à l’intérieur du fétiche.
En définitive, ce voyage, c’est une façon originale de nous initier aux civilisations wari, chimu, moché, chavin, nasca, paracas, pour ne nommer que celles-là, tout en nous faisant découvrir des artistes de l’ombre, auteurs de chefs-d’oeuvre historiques. À vous de ne pas manquer le Sirius, mille millions de mille sabords!
Jusqu’au 6 janvier 2008
Au Musée de la civilisation
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CARNET
SUGGESTIONS PEINTURE
On peut voir, à la très diversifiée galerie d’art contemporain Lacerte, une exposition de la jeune peintre Judith Bellavance. Avec La Part silencieuse, l’artiste, mélangeant l’écriture et la simplicité du geste, nous berce de son pinceau aux couleurs chatoyantes, en utilisant des formes qui peuvent parfois rappeler les dessins enfantins de Saint-Exupéry ou le mouvement du serpent. Toujours est-il qu’on suit volontiers le mouvement de la main suave qui a composé ces acryliques sur bois silencieuses. Jusqu’au 13 novembre.