Suzanne Gélinas : Rêves malgaches
Suzanne Gélinas, inspirée par ses neveux Mathieu et Philippe Razanakolona, les deux Canado-malgaches qui ont participé aux Jeux olympiques de Turin, présente l’exposition Madagasc’Art.
Dans le salon de Suzanne Gélinas, quelque 35 tableaux abstraits nous tournent le dos. Ils attendent patiemment le vernissage pour se dévoiler. Car, avant ce jour, impossible de tous les voir. "Pour moi, c’est pire que de montrer ma robe de mariage avant", avoue l’artiste. Ainsi, plutôt que focaliser sur l’historique de chacune de ses toiles, elle oriente son discours sur leur raison d’être. Et cette dernière s’avère d’une grande beauté.
Les yeux scintillants, l’ancienne directrice de résidence pour personnes retraitées raconte comment elle a été touchée par Mathieu et Philippe Razanakolona, qui ont voulu contribuer à leur manière au développement de Madagascar, pays d’origine de leur père. Elle parle de leur participation aux Jeux olympiques de Turin et de la mise sur pied de leur organisme sans but lucratif, SkiMadagascar, qui injecte, entre autres, de l’argent dans des programmes comme WaterAid ou Cuisiniers sans frontières. C’est d’ailleurs afin de gonfler un peu ses coffres qu’elle a organisé son expo Madagasc’Art. "C’est toute une thématique pour promouvoir Madagascar, pour essayer d’aider ce peuple-là à se sortir de la pauvreté. Ils veulent faire leur petite part. Comme leur père, mon beau-frère, dit: "Apporter des pierres pour construire un monde meilleur." Moi aussi, c’est pour ça que je fais ça. Je veux les encourager dans leur projet. Ils ont un objectif de 300 000 $. Ils ont 120 000 $ ou 130 000 $ d’atteints. Et si on va chercher quelques autres mille avec ça (la vente de ses toiles), c’est bien tant mieux."
Suzanne Gélinas, qui a longtemps enseigné la céramique, privilégie les textures mixtes (acrylique, pastel, encre de chine). À son travail, où le doré, l’argenté et le cuivré sont à l’honneur, elle incorpore des photos et des découpures de journaux du pays africain. "Philippe est allé trois fois à Madagascar depuis les Olympiques, pour voir comment il allait distribuer cet argent là-bas. Et il m’a demandé: "Qu’est-ce que tu veux que je te rapporte, Suzanne?" Et je lui ai répondu: "Des journaux." Je me suis inspirée des journaux malgaches. Il y avait des articles sur eux… J’ai fait des textures dans mes tableaux avec ça", explique la pétillante femme qui, chaque fois qu’elle peignait un tableau, voyait le bien que sa vente pourrait engendrer.
Au moment du vernissage, le dimanche 12 novembre à 15h, les deux frères Razanakolona et un band de musique africaine seront sur place.
Du 12 novembre au 9 décembre
Au café-galerie L’Embuscade
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