Acquérir pour grandir : Raconter l'histoire de l'art québécois
Arts visuels

Acquérir pour grandir : Raconter l’histoire de l’art québécois

Acquérir pour grandir est une importante exposition multidisciplinaire présentée par le Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ). Promenade au pays des arts.

La période couverte par les deux salles de l’exposition s’étend des années 1750 à aujourd’hui. On y retrouve 230 oeuvres d’artistes principalement québécois: d’Ozias Leduc à Rita Letendre, en passant par John Lyman, Jean-Paul Riopelle, Paul-Émile Borduas, Robert Roussil, Françoise Sullivan, Jean-Paul Lemieux, Marc Séguin, Martin Bourdeau, Claire Savoie et Fernand Leduc, on a tenté de montrer toute la richesse et la diversité de l’art québécois ancien, moderne, contemporain et actuel.

Cette exposition est donc une rencontre avec une foule d’artistes québécois et leurs chefs-d’oeuvre. C’est aussi l’occasion de découvrir les différentes disciplines des arts visuels: de la peinture, de la sculpture, de la photographie, du design, de la vidéo, des installations, des arts graphiques… Tout y est. Tellement qu’on a l’impression d’entrer dans la collection du MNBAQ! Comme si le Musée nous avait donné les clés de ses collections. Comme si nous étions les conservateurs d’un musée regardant nos acquisitions. Et pour cause, toutes les oeuvres d’art exposées proviennent de l’imposante collection du MNBAQ.

Avec sa collection de 3700 artistes et de 29 000 oeuvres, le MNBAQ peut s’enorgueillir de sa performance en matière d’acquisition. On peut être fier de toute cette vitalité artistique qui gouverne le Québec depuis des décennies grâce à des mécènes, des dirigeants politiques, des directeurs de musée, des conservateurs. Ils ont tous concouru à donner de l’importance aux créations d’artistes d’ici et à écrire les pages de l’histoire de l’art québécois.

Ce qu’on nous donne à voir au MNBAQ, c’est en quelque sorte l’héritage, le testament artistique de nos parents et grands-parents. Mais c’est tout autant le nôtre. Nous le faisons vivre par notre contemplation. Aussitôt que nous lui offrons notre admiration, il nous partage sa sensibilité. Nous le faisons exister par notre perception. Et si "être, c’est être perçu", comme l’a dit le philosophe Berkeley, c’est en fixant, c’est en écoutant, c’est en observant, c’est en s’émouvant visuellement qu’on fera exister notre histoire de l’art, qu’on la fera vivre et revivre perpétuellement.

Le MNBAQ s’est affairé à construire une exposition admirable, une fresque historique inoubliable. Fresque qu’il nous invite à parcourir, à regarder. Mais à saisir autrement, en examinant, en scrutant le passé, en allant voir en arrière pour aller de l’avant, afin de voir plus loin, au-delà du connu. Confiné dans un espace particulier, selon un design audacieux et peu orthodoxe, le premier volet (salle 9) nous fait entrevoir le passé, alors que le second volet (salle 4) nous laisse sur un message d’avenir et de devenir.

Jusqu’au 15 avril 2007
Au Musée national des beaux-arts du Québec
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CARNET

FAIRE BEAUCOUP AVEC PEU

Mariana Gullco est originaire de l’Argentine, mais vit et travaille à Oaxaca au Mexique. Elle est depuis cet été en résidence in situ à La Chambre blanche. Elle y présente jusqu’au 17 décembre l’exposition Jetables, dans laquelle elle utilise les déchets (verres et filtres jetables à café) des employés de La Chambre blanche pour créer. En assemblant des verres de café jetables en champignons géants ou en brodant des fils sur les motifs industriels du papier hygiénique, ou en scannant les broderies effectuées sur les filtres, Mariana Gullco fait réfléchir sur les rapports que nous entretenons avec la matière. Une rencontre avec l’artiste aura lieu le 24 novembre à 20h à La Chambre blanche. À ne pas manquer.

LA MÉMOIRE, CETTE FACULTÉ QUI OUBLIE

Ciprian Ciuclea possède une maîtrise en arts visuels de l’Université de l’Ouest à Timisoara (Roumanie). Il est à Québec pour nous présenter l’exposition Memory Sediment II au centre de production en estampe Engramme. Son travail, s’inscrivant dans une démarche évolutive qui a débuté à la NIT Gallery de Bucarest, "questionne la problématique complexe de la mémoire". Pour ce faire, il utilise les témoignages des visiteurs, qu’ils soient paroles ou empreintes, et les transforment en souvenirs. Jusqu’au 10 décembre.