Pellan : Patrimoine décoratif!
Des oeuvres de Pellan et de Dallaire figurent parmi la cinquantaine qui composent Décoratif! Décoratifs?, une expo itinérante du Musée national des beaux-arts du Québec présentée jusqu’au 21 janvier au Centre des arts de Shawinigan.
Karine Gélinas
Le Centre des arts de Shawinigan est l’une des six salles québécoises retenues par le Musée national des beaux-arts du Québec pour accueillir Décoratif! Décoratifs?, une exposition itinérante qui s’articule autour de quatre grandes questions sur l’art décoratif et qui rassemble le travail d’artistes réputés et émergents. Une chance exceptionnelle selon la muséologue Clémence Bélanger: "Quand j’ai ouvert les boîtes et que j’ai vu un beau Alfred Pellan, ça a fait ma journée! Je demandais à la technicienne si je pouvais y toucher! (rires) Imaginez quelque chose qu’on a vu toute sa vie dans les livres et les musées, et là, il est chez nous. C’est comme s’il était sur mon mur dans mon salon pour un mois…"
Décoratif! Décoratifs? repose sur le choc des oppositions. Ainsi, on questionne. Décoratif ou anti-décoratif? Surface ou profondeur? Séduction ou dégoût? Objet ou sujet? "Ce sont toujours deux tendances. Je pense que peu importe le domaine, qu’il soit littéraire ou journalistique, ce sont toujours deux ou trois tendances qui s’affrontent", estime-t-elle. La première salle, au rez-de-chaussée, devient un survol de l’histoire de l’art avec des pièces de Pellan, Daudelin et Dallaire. Le minimalisme flirte entre autres avec l’abstraction et le figuratif. Au second étage, on s’interroge sur le bon goût; le kitsch côtoie l’originalité; l’horreur, la beauté. L’une des pièces maîtresses de cette salle est d’ailleurs une superbe photographie contemporaine des frères Sanchez. On y voit une famille qui célèbre une fête quelconque. Mais si en apparence la scène semble heureuse, elle cache une extrême violence. Des oeuvres de BGL, Danielle April et Pierre Ayot se trouvent également dans cette section.
Plusieurs autres musées ou galeries devaient aussi rêver de recevoir une telle expo. Pourquoi le Musée a-t-il arrêté son choix sur l’établissement de Shawinigan? "Dans le fond, c’est grâce à la réputation que le Centre des arts s’est bâtie au fil des ans. Je pense que le fait que le Musée des beaux-arts du Canada soit ici, à Shawinigan – avec ses expositions estivales à la Cité de l’énergie – a beaucoup aidé", croit Clémence Bélanger.
Jusqu’au 21 janvier
Au Centre des arts de Shawinigan
Voir calendrier / Arts visuels