Eveline Des Rosiers : Lire les symboles
Arts visuels

Eveline Des Rosiers : Lire les symboles

Eveline Des Rosiers, inspirée par Frida Kahlo, les muralistes mexicains et l’art urbain, dévoile un univers coloré et rempli de symboles dans La Sauvée des os, sa deuxième exposition solo.

Toute menue, mère d’un petit poupon depuis trois semaines, Eveline Des Rosiers parle de son travail avec une certaine pudeur. Difficile donc de connaître tous les secrets qui se cachent derrière ses toiles percutantes, qui affichent un étrange lien de parenté avec la bande dessinée et les icônes religieuses.

Fille d’artisans, Eveline Des Rosiers entretient une relation privilégiée avec la peinture depuis fort longtemps. "J’ai toujours fait ça comme n’importe quel enfant… Je croyais que j’allais être graphiste. À l’école, j’ai fait un an en graphisme, mais ce n’était pas ma place", raconte-t-elle d’une voix douce. Amoureuse de la liberté, la jeune femme préfère exprimer ce dont elle a envie plutôt que de répondre à des exigences précises. Elle apprend ainsi les règles de l’art de façon autodidacte et se met à voyager. Les lieux qu’elle visite et les gens qu’elle rencontre deviennent une source incroyable d’inspiration. Un récent séjour au Mexique, doublé de l’attente d’un premier enfant, a d’ailleurs fortement influencé sa manière de peindre. Cela explique l’apparition de couleurs vives et de personnages comme la Vierge Marie dans ses oeuvres. "Avant, je faisais des trucs un peu plus morbides. Maintenant, ça s’est beaucoup adouci. Ça se voit dans mes couleurs…" dit-elle. En effet, elle est passée du noir à des teintes plus chatoyantes. Autrefois, le spectre de la mort planait toujours. "Je ne le faisais pas pour choquer. Ça venait tout naturellement… J’étais plus jeune aussi. J’étais sans doute dans une période plus comme ça", se défend-elle.

Eveline Des Rosiers travaille ses toiles à la manière d’un grand collage. Toutes les formes sont bien définies. Il n’existe aucune place pour l’ambiguïté. "Délimiter chaque endroit et chaque couleur, ça donne une force", croit-elle. Et qu’est-ce qui unit les 17 acryliques de La Sauvée des os? L’artiste réfléchit, puis répond: "Ce qui les lie, c’est peut-être que chaque toile est une petite histoire en soi. Chaque toile a tous les éléments pour avoir une vie à elle. Je passe beaucoup de temps sur une oeuvre. Alors, j’y mets tout ce que je peux. J’essaye que ça soit plein, que ça soit quasiment trop et qu’on se perde dans les détails!"

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