ConteARTrebours : Raconte-moi une histoire!
L’exposition ConteARTrebours promet d’éveiller l’enfant qui sommeille en nous, celui qui aime tellement se faire raconter une histoire, être émerveillé et aussi avoir peur!
La galerie Montcalm se métamorphose et revêt ses plus beaux atours pour l’exposition ConteARTrebours. En effet, plus de 40 artistes s’en sont donné à coeur joie et ont inventé un univers peuplé d’animaux fantastiques, de sorcières et de maisons hantées. Qui a peur du loup?
Dominique Laurent, responsable de la galerie Montcalm, concocte chaque année des expositions aux thèmes ludiques et inédits. Les artistes de la région sont invités à partager un peu de leur folie créatrice, le temps d’une exposition: une fête pour les yeux et le coeur! "Je suis encore une petite fille dans l’âme. J’ai grandi avec un père qui me racontait tous les soirs La Chasse-galerie, le Loup-garou et d’autres contes traditionnels. Ma mère me racontait, de mémoire, des histoires semblables à Cendrillon", révèle Dominique Laurent. Le concept de l’exposition plonge instantanément le visiteur au beau milieu des contes, par les sculptures et installations qui ornent l’espace, et des conteurs prendront place dans des décors spécialement créés pour l’occasion. Par exemple, l’artiste Jo Anne Migneault a érigé – en biscuits et bonbons s’il vous plaît – la maison de Hansel et Gretel, et Claude Drolet a construit un char romain entièrement conçu de pièces recyclées.
Le Soulier délaissé de Dominique Laurent, 2007. Image numérique. |
Le conte peut sembler un sujet léger, mais détrompez-vous, car les conteurs font un retour en force ces dernières années, et c’est avec plaisir que l’on redécouvre les bienfaits de l’histoire dite "comme dans le bon vieux temps", mais adaptée aux goûts du jour. L’artiste Marie-France Thibault incarne parfaitement la réhabilitation de cet art que l’on croyait relégué aux oubliettes. Utilisant la technique ancienne des ombres chinoises, elle a découpé et recréé la magie du conte russe Vassilissa la sage, dans lequel une jeune promeneuse fait la rencontre de la terrible sorcière Baba Yaga. Le conte fait évidemment référence aux défis entourant le triomphe de la peur afin de surmonter les obstacles, mais des analyses plus fouillées des contes, telles que celles relatées dans le livre Les femmes qui courent avec les loups: Histoires et Mythes de l’archétype de la femme sauvage de la psychanalyste de la théorie jungienne Clarissa Pinkola Estés, permettent de mieux saisir la genèse des forces qui agissent en chacun de nous. La femme serait ainsi influencée par son vécu personnel et par l’expérience collective. Certains y verront les stéréotypes de la femme soumise et fragile, mais d’autres y verront une reconnaissance de la force intérieure de celle-ci. Thibault explique: "Baba Yaga, c’est comme une vision difficile à supporter et qui demande du courage, mais c’est aussi une façon d’affronter nos démons intérieurs et de s’avouer notre côté "pas fine". La femme, devant typiquement refouler son agressivité, rencontre la sorcière, et c’est une occasion de faire confiance à son intuition afin de se protéger."
À noter que d’autres activités sont prévues, telle qu’un lancement du livre d’Ana Francine Béland et une visite nocturne de la galerie animée par Christian Quesnel le 27 février (Mardi gras). Un spectacle regroupera aussi les conteurs Jean Cloutier, Marc Delannoy, Jacques Falquet, Denise Markhame et Danièle Vallée, dans le cadre de la Journée mondiale du conte, le dimanche 18 mars. Pour de l’information et pour s’inscrire, veuillez consulter le site de la galerie au www.gatineau.ca/galerie-montcalm.htm.
Jusqu’au 1er avril
À la galerie Montcalm
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