Diane Landry : Variations énigmatiques
L’artiste Diane Landry prend un malin plaisir à détourner l’utilité d’objets du quotidien pour en faire des oeuvres énigmatiques.
L’installation Le Bouclier magique et le Bouclier perdu de Diane Landry a de quoi laisser pantois. Le visiteur qui s’aventure à la Galerie Horace pourra voir trois lits placés côte à côte et d’où jaillit de la lumière. Dans une séquence qui dure environ une demi-heure, les lits s’agitent un à un. L’un fait teinter des clés, l’autre tourner des livres, qui rappellent étrangement le mouvement de deux corps, et le dernier se fait ventiler. "Je crée une séquence qu’on regarde à la manière d’un film", fait remarquer l’artiste de Québec. "Y’a différents tableaux dans l’oeuvre. Pour pouvoir l’apprécier, ça prend un certain temps."
Avec son travail, Diane Landry souhaite faire "sortir le merveilleux des objets du quotidien." Elle crée des oeuvres avec des essoreuses à salade, des bouteilles d’eau, des tourne-disques… Elle a d’ailleurs inventé une expression pour nommer son travail: l’oeuvre "mouvelle" (pour mouvement et nouvelle). Sur son site Web, l’artiste définit l’oeuvre mouvelle comme une oeuvre matérielle qui nécessite un certain temps d’observation pour être appréhendée dans son déroulement. "Tout comme une oeuvre musicale requiert une écoute dans son déroulement temporel entier et qu’un fragment ponctuel ne peut livrer l’expression de l’oeuvre, une oeuvre mouvelle existe dans un temps qui se renouvelle."
L’exposition est agrémentée d’une vidéo d’art où l’on voit l’artiste dormir et où l’image se trafique pour faire changer la dormeuse de position. Il s’agit là d’une nouvelle voie d’exploration artistique pour Diane Landry. "J’ai l’impression que ça va m’amener ailleurs."
Jusqu’au 25 mars
À la Galerie Horace
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