La Tête au ventre
Il ne vous reste que jusqu’à samedi pour aller voir l’excellente expo montée par l’artiste Mathieu Beauséjour en tant que commissaire, une activité dans laquelle ce dernier semble aussi exceller. Après sa présentation cet automne, au Centre d’artistes Clark, sur l’imaginaire visuel convoqué par l’adolescence, voici qu’il poursuit ses réflexions sur les images du corps. Le communiqué de presse dit qu’on y retrouve des liens avec le grotesque, l’irrévérence et l’indécence. Mais on pourrait résumer le propos de l’expo La Tête au ventre en disant qu’elle nous parle d’un corps traversé par des enjeux esthétiques et sociaux inquiétants.
C’est certainement l’artiste Louis Fortier qui marquera le plus le visiteur avec ses fragments anatomiques de cire et de plâtre. Son installation est un croisement entre l’antre d’un tueur en série et l’atelier d’un spécialiste en maquillage pour films fantastiques. Myriam Laplante explore aussi l’inquiétante étrangeté, et nous offre une sorte de laboratoire frankensteinien composé de fragments de poupées. Vous remarquerez aussi les collages de Claude Perreault. Celui-ci présente quatre visages d’actrices et même d’un acteur ayant personnifié la reine Élisabeth 1re au cinéma. Ces visages vus de proche recèlent une surprise que l’on ne vous dévoile pas…
Alain Benoit est certainement celui qui est le plus proche du grotesque avec sa sculpture d’un homme obèse nu et son vidéo montrant le même individu galopant. Une expo qui nous confronte à la matérialité bien concrète de nos corps. Jusqu’au 24 février, à la Galerie Leonard et Bina Ellen.
Galerie de l’UQÀM
Yann Pocreau, photographie extraite de la série Les Loges de Rouyn (2005). |
À la Galerie de l’UQÀM, le 22 février à 17 h 30, débuteront deux expos importantes. D’une part, les commissaires Julie Bélisle, Mélanie Boucher et Audrey Genois ont monté l’événement Basculer, dans lequel on retrouve des créations du trio BGL, de Sébastien Cliche, de Claudie Gagnon, de Philomène Longpré et de Yann Pocreau. Leurs oeuvres qui semblent montrer un monde familier vont, dans un étrange basculement, saisir le spectateur en lui dévoilant les modes de vie collectifs ou personnels sous un angle plus inquiétant. D’autre part, l’artiste Frédéric Lavoie présentera son installation audio-vidéographique intitulée Les Unités. Lavoie pose "un regard anthropologique" sur les comportements de différentes personnes déambulant dans l’espace de la Galerie de l’UQÀM (des agents de sécurité, des employés d’entretien…). Jusqu’au 31 mars.