Guillaume Massicotte : Une balle au coeur
Guillaume Massicotte adore expérimenter. Son expo Vert poussière en fait état; pour réaliser quelques-unes de ses ouvres, il a utilisé une vieille carabine et des balles de calibre 12 qui appartenaient à son grand-père.
Vert poussière… Le titre de l’exposition de Guillaume Massicotte, qui évoque des images délicates et vaporeuses, semble avoir pris sa source dans un élan de poésie. Pourtant, c’est en tombant sur un bon de commande que l’artiste a eu envie de rassembler son travail sous cette étiquette. "Vert poussière, c’est la couleur des chemises de travail, les Big Bill", admet-il. Si ce nom embrasse large, il ne s’égare pas de ce qui le touche: les travailleurs de l’ombre et des sujets qui, en surface, semblent ordinaires.
Rencontré par un bel après-midi ensoleillé, Guillaume Massicotte raconte qu’une de ses principales sources d’inspiration est le Journal de Montréal. Il aime le côté moins léché, voire raté, de ses photos. Il pige aussi ses idées dans le monde qui l’entoure. Ainsi, on ne s’étonne pas de reconnaître sur ses toiles des gens qui font partie de sa vie: son père, son oncle, des amis, des artistes qu’il admire (Alain Fleurent, par exemple), lui… "Souvent, ce sont des gens qui ont des pratiques dans la solitude. On partage nos rêves ensemble. Les modèles ont donc du temps à passer sans beaucoup bouger. On est comme une main-d’oeuvre bon marché l’un pour l’autre", dit-il. Il donne la même raison lorsqu’il est questionné à propos de ses autoportraits. "À savoir pourquoi je suis dedans, c’est une question de disponibilité. Je n’ai pas vraiment fait d’analyse sur le pourquoi je me représente."
Guillaume Massicotte ne se campe pas dans un seul médium. Il explore. Vert poussière se compose donc de peintures, de dessins, de gravures et d’une vidéo. Quelques-unes de ses oeuvres ont même été réalisées à partir d’une technique de criblage. "C’est tirer au 12. C’est ça qu’on voit dans la vidéo, le moment où je tirais sur les cannes de peinture. C’est carrément pour l’effet sur la matière. J’ai pris goût aussi à tirer du fusil. La trace dans le bois, ça vient un peu en continuité avec l’estampe", explique-t-il avant de conclure. "Ce sont les premières expérimentations. C’est une technique que je compte travailler avec les retailles et les imprimés. Je ne sais pas où ça va me mener."
Jusqu’au 18 mars
À la salle d’exposition Raymond-Lasnier
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