Rock & Coco : La Face cachée de l'amour
Arts visuels

Rock & Coco : La Face cachée de l’amour

Avec Rock & Coco, c’est l’univers de la relation de couple qui est démystifié, la face cachée du rapport amoureux et tous les écrans qui l’occultent. Une exposition délurée et amusante.

Rock & Coco est un duo artistique oeuvrant en art visuel et performatif. Il s’agit en fait de deux artistes de la relève, Christine St-Maur et Félix Leblanc, dont le travail s’inspire de la vie conjugale, eux-mêmes partageant une vie de couple – qu’on imagine déjantée et très colorée.

Si l’image est parfois trompeuse, qui a dit qu’il ne fallait pas se tromper? Avec l’exposition L’Amour tricoté cuisine, le spectateur a d’abord accès à la face cachée de l’amour. Derrière la façade fait tache d’encre une multitude de spectres de caresses. Ces petites sculptures digitales, presque animales, qui fourmillent dans la pénombre, rappellent les frissons de caresses offertes, d’amusantes chatouilles retenues, ou peut-être quelques coups de griffes échappés. Leur chorégraphie obscène, figée, les laisse intrigantes, entrelacées ou tortillées, voire brisées ou monstrueuses, d’une blancheur cadavérique.

À l’avant-scène, la vie de couple devient un cirque ordinaire, coloré, où les lumières trop éclatantes et quelque animation hypnotique semblent camoufler tout un univers. Au milieu de ce décor tarabiscoté, un écran laisse parfois apparaître le visage d’un homme dont l’expression jure avec l’aspect désinvolte de la mise en scène.

Avec Rock & Coco, tout est gainé, recouvert, plaqué, rappelant ces meubles et accessoires qu’on gardait autrefois couverts sous prétexte de les protéger. Le rapport amoureux, sous l’épaisseur d’un toc assumé, s’assurerait ainsi une protection bienfaitrice.

Au fond de la salle, des dizaines de cintres, emmitouflés de "tricolette" colorée, sont liés en un réseau complexe suspendu au plafond. La structure légère et aérienne rappelle, par son aspect visuel comme par son inscription dans l’histoire, la cohésion sociale des campagnes d’autrefois – que nous avons peut-être perdue à force de cachettes…

En performance, lors du vernissage qui avait lieu le 23 février dernier, les deux acolytes ont surjoué leurs chansons, revêtant des costumes ambitieusement excessifs, transformant l’exposition en une "installAction musicale". Pour ceux qui auraient manqué ce moment de folie passagère, les traces vidéographiques de leur performance sont projetées au fond de cette arène éblouissante…

Jusqu’au 18 mars
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