Médium: Marge : Lire l'étiquette
Arts visuels

Médium: Marge : Lire l’étiquette

Quand on assiste à un événement artistique, on ne prend pas souvent la peine de lire l’étiquette. Si on y regardait de plus près, on verrait parfois sous le revers la mention Médium: Marge…

"J’ai le regret de vous informer que votre candidature n’a pas été retenue pour cette programmation. Ceci ne remet nullement en cause la qualité de votre travail, le choix s’étant avéré difficile vu le nombre impressionnant et la qualité des dossiers reçus."

Deux phrases qui tombent comme la lame d’une guillotine, coupant net l’espoir cultivé. Deux phrases dont l’écho résonne sourdement dans la vie des artistes de la relève aux prises avec les limites que leur impose un système qui avantage l’expérience et la reconnaissance par les pairs, dès les premières bornes de leur parcours.

Heureusement, certains organismes ont une conscience accrue de ces difficultés. C’est le cas de Médium: Marge, qui fête cette année son 10e anniversaire. L’organisme, essentiellement subventionné par le Conseil des arts de Saguenay, a pour mandat de permettre à de jeunes artistes d’acquérir de l’expérience sur le plan de la diffusion ainsi que sur celui de l’organisation. Il est entièrement géré par la nouvelle garde des arts contemporains dans la région – Simon-Pierre Lemelin, Mathilde Martel-Coutu, Émili Dufour, Stéphane Boulianne et Claudia Martin.

En entrevue, Simon-Pierre Lemelin confirme cette tangente prise par Médium: Marge: "C’est l’une des choses qu’on fait toujours. Il y a toujours une rotation. C’est un bon endroit pour former la relève administrative, pour apprendre à organiser une programmation, une exposition, des événements, à gérer toutes sortes de contraintes de cet ordre-là. Médium: Marge a été créé pour permettre à la relève de s’impliquer dans l’organisation comme dans la diffusion artistique." Il s’agit donc d’un collectif de diffusion géré par et pour les jeunes artistes et qui, concrètement, donne la chance "d’apprendre le métier", offrant aussi annuellement à six artistes en début de parcours de présenter leurs oeuvres au grand public.

Cette année, c’est entre les murs de Toqué Rouge, dont la location d’une salle est assurée par Médium: Marge, que sont présentés les artistes sélectionnés par le collectif. La première à avoir profité de l’espace est Stéphanie Tremblay, dont le travail s’inspire du photo-roman et du kitsch. L’exposition intitulée Sans tits, qui était présentée tout le mois de février, vient d’être remplacée par les oeuvres installatives de Francis O’Shaughnessy (Épuiser l’objet, jusqu’au 31 mars). Quatre autres artistes (Maxime Bisson, Barbara Garant, Marie-Hélène Leblanc et un artiste surprise) profiteront de cette fenêtre.

Médium: Marge prévoit aussi créer un site Internet, qui pourrait devenir un véritable événement virtuel. Le projet devrait prendre forme avant la fin de l’année 2007 et pourrait nécessiter la collaboration de différents centres d’artistes, profitant des possibilités du Web pour s’étendre même au-delà des frontières régionales. À suivre.

Voyez en photo-reportage la performance artistique de Francis O’Shaughnessy sur le blogue Saguenay/Alma: À perte de vue.

Épuiser l’autre
Jusqu’au 31 mars
À Toqué Rouge
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