Gisèle Boulianne : Fièvre urbaine
Gisèle Boulianne explose dans Regards urbains. Sur ses toiles, elle recrée la fièvre quotidienne des grandes villes. Entretien.
Vibrantes de l’énergie palpable dans des villes comme New York, Berne ou Paris, les oeuvres de Gisèle Boulianne contrastent avec leur lieu d’exposition, la paisible galerie d’art Maistre. Dynamiques, elles semblent avoir croqué sur le vif non pas des personnages figés ou des bâtiments, mais des moments dans toute leur vitalité.
"Mon sujet, c’est le monde d’aujourd’hui, l’énergie actuelle de l’humain. C’est pour ça que je fais des villes, parce qu’elles ont été construites par l’homme. Dans ma démarche, je ne fais pas juste prendre des photos. Premièrement, je me remplis. Je m’en vais dans un bain de foule. Et là, je capte toute l’énergie que les humains me renvoient; je deviens comme une grosse boule d’adrénaline", raconte-t-elle pendant que les propriétaires de la galerie accrochent au mur ses derniers tableaux sur des rythmes jazzés. Une fois de retour dans son atelier de Pont-Rouge, la peintre recrache sur la toile toutes les images, les émotions avalées. "Je recrée un nouveau lieu. C’est comme si j’étais là et que je me promenais… Ce n’est pas le côté sombre ou les catastrophes que je peins. C’est plutôt l’énergie humaine qu’il y a actuellement et dans laquelle on vit."
Ses univers, elle les bâtit à partir de photos qu’elle déchire et qu’elle replace dans des espaces peints qui renvoient beaucoup à la nuit et à ses invitantes lumières. "C’est le souvenir qui sort. Ça se fait tout seul. Ce sont des sentiments, des émotions qui sont restés collés et qui ressortent." Dans son expo apparaissent donc ses impressions de New York, des fragments de Montréal, un quartier plus louche, la fenêtre où Einstein a découvert la formule de la relativité.
Au moment de la rencontre, Gisèle Boulianne flotte: elle vient tout juste de recevoir une invitation pour exposer dans une galerie à Cannes, pendant le célèbre festival de cinéma. Celle qui pratique son art depuis 25 ans en profitera sans doute pour se nourrir de nouvelles images… d’action!
Jusqu’au 16 mai
À la galerie d’art Maistre
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