Prix du Gouverneur général : La diversité en question
Les Prix du Gouverneur général en arts visuels et en arts médiatiques sont l’occasion de redécouvrir des artistes chevronnés et d’explorer leur passionnant cheminement.
Le Musée des beaux-arts du Canada propose d’intéressantes expositions en ce moment. Jusqu’au 26 août, Photographies modernistes donne à voir une centaine d’ouvres photographiques datant du XXe siècle et provenant des quatre coins du monde. Et en attendant d’explorer l’exposition estivale des Paysages de Renoir, il est encore temps de découvrir les ouvres des artistes récompensés par les Prix du Gouverneur général pour les arts visuels et médiatiques.
Chaque année, un groupe d’artistes des arts visuels et médiatiques est célébré par une grande cérémonie présidée par le gouverneur général et par une exposition de quelques exemples de leurs travaux au Musée des beaux-arts du Canada. Pour être considéré pour un prix, l’artiste doit avoir créé une oeuvre exceptionnelle et avoir contribué de façon significative à son domaine artistique. Les lauréats se voient attribuer une importante bourse de 25 000 $, bourse augmentée cette année de 10 000 $ afin de souligner le 50e anniversaire du Conseil des arts du Canada.
Les lauréats de 2007 sont: Ian Carr-Harris, artiste de l’installation; Aganetha Dyck, artiste multimédia; R. Bruce Elder, cinéaste; Murray Favro, artiste multidisciplinaire; Fernand Leduc, peintre; et Daphne Odjig, peintre et graveuse. Notons que, pour la première fois, le prestigieux prix Saidye-Bronfman, qui récompense l’excellence dans le domaine des métiers d’art, fait partie des Prix du Gouverneur général.
Soulignons que pour l’édition 2007, les Prix du Gouverneur général honorent l’artiste québécois Fernand Leduc, l’un des fondateurs du groupe Les Automatistes, aux côtés de Riopelle et Borduas, et cosignataire du Refus global. Leduc a joué un rôle de premier plan dans l’imaginaire des artistes d’ici, même en ayant vécu en Europe pendant de nombreuses années. Sa quête de liberté individuelle et ses écrits trouvent toujours un écho dans la recherche picturale et intellectuelle de nombreux artistes d’ici et d’ailleurs.
Aganetha Dyck, Robe de verre. Dame d’honneur, 1992-1998. Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa. photo: MBAC |
Aganetha Dyck a, pour sa part, un parcours très différent de celui de Leduc. Artiste autodidacte, elle n’a débuté sa carrière artistique professionnelle qu’à l’âge de 42 ans. Ses sculptures prennent racine dans le quotidien, faisant souvent référence aux tâches ménagères. Utilisant des objets peu utilisés en art, tels des boutons, des chandails, de la laine, des pots de conserve, des cigarettes, Dyck transforme ces matériaux inusités en sculptures appelant plusieurs niveaux d’interprétation. Ses captivantes expérimentations avec des abeilles, qui consistent à installer des objets dans des ruches et à laisser les abeilles les recouvrir de leurs alvéoles de cire, constituent un lien palpable entre le monde animal et les oeuvres d’art et inspirent inévitablement toute une kyrielle de questions au sujet de la créativité et du rôle de l’artiste dans ce processus.
Paul Mathieu est récompensé du prix Saidye-Bronfman attribué pour les métiers d’art, mais ce créateur pourrait aisément être considéré comme un artiste des arts visuels. La ligne entre la sculpture et la céramique est parfois très mince. Enseignant et écrivain, il confronte les idées reçues tout en alliant dans son travail les dimensions fonctionnelles et décoratives de la céramique. Souvent polémiques, les céramiques de Mathieu nous invitent à reconsidérer leur rôle presque obsolète en leur insufflant une nouvelle vocation située entre l’utilitaire et l’artistique.
Jusqu’au 17 juin 2007
Musée des beaux-arts du Canada
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