Vanités : Le temps des cathédrales
Arts visuels

Vanités : Le temps des cathédrales

Dans Vanités, Winji, alias Josée Wingen, s’interroge sur nos rituels religieux.

Winji a l’habitude de créer dans la douleur. Rigoureuse, elle ne laisse rien au hasard; tout est pensé, calculé, révisé. Mais cette fois-ci, en faisant la conception de Vanités, une poétique et déstabilisante installation, elle s’est libérée du stress et du perfectionnisme à l’extrême. Habitée par une énergie nouvelle, elle a osé la spontanéité.

Dans Vanité, Winji dévoile un pan méconnu de sa personnalité. Elle met de côté ses préoccupations environnementales pour se rapprocher essentiellement du divin. "Je suis partie, et ça n’a rien de péjoratif, des vanités humaines, du fait qu’on veut toujours atteindre le ciel, le plus haut", explique l’artiste, qui est aussi employée à la Galerie d’art du Parc. Ses réflexions, sans qu’elle ne sache pourquoi, la ramenaient toujours à la religion et à ses rituels. L’âge, peut-être? Avec des retailles de bois suggérant la tour de Babel trouvées au beau milieu d’une forêt, elle a recréé l’ambiance d’une cathédrale. Le spectateur est d’ailleurs invité à y pénétrer. Il doit d’abord pousser une porte en caoutchouc, dont la texture et la couleur rappellent étrangement celle de la peau. Puis, au coeur de la structure, il perd tous ses repères: le voilà qu’il marche au plafond, qu’il nage entre les nuages! Cette courte aventure se termine devant un frigo rempli de berlingots de lait, boisson de vie.

Avec cette exposition qui se défend d’être une critique sociale, mais qui aspire plutôt à un questionnement de la pertinence de certains rites encore pratiqués aujourd’hui, Winji accepte de composer avec l’imparfait. "Je voulais me laisser une large liberté, dit-elle. Depuis six mois, ma vie a changé. Je veux aller à l’essentiel. Je prends sans doute aussi de la maturité; je suis plus confiante du résultat." Malgré tout, elle conserve sa signature un brin ludique. "Je n’explique pas tout. Et les gens ne comprendront pas tout", conclut-elle.

Jusqu’au 3 juin
Au Centre d’exposition Raymond-Lasnier
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