Dragons : Être sans exister
Arts visuels

Dragons : Être sans exister

L’exposition Dragons, entre science et fiction, présentée par le Musée de la civilisation, trace un portrait multidimensionnel d’un des monstres les plus connus de la mythologie universelle, le dragon.

On sait maintenant que ce monstre aérien, marin et parfois même terrestre n’existe pas. Et pourtant, on a cru à son existence pendant des siècles. Les mythes et légendes tant orientaux (où il représente le bien) qu’occidentaux (où il représente le mal) lui ont fait une place de choix dans leurs récits, qu’on pense seulement aux Métamorphoses d’Ovide, où ce dernier nous raconte comment Persée délivra Andromède, condamnée à être dévorée… par un dragon!

"Le mot dragon, nous raconte Patrick Absalon – docteur en histoire de l’art, spécialisé dans les mythes et les monstres, et qui fut commissaire de l’exposition sur les dragons au Château de Malbrouck en 2005 -, vient du mot grec drakôn, qui veut dire serpent. Mais avec une connotation particulière puisque ça vient d’un verbe grec, derkomai, qui veut dire regarder avec intensité. Pourquoi? Parce que les naturalistes de l’Antiquité grecque, quand ils observaient les serpents, pensaient que les serpents n’avaient pas de paupières. Du coup, qu’ils avaient en permanence les yeux ouverts, ce qui les rendait terrifiants, parce qu’on imaginait qu’ils ne dormaient jamais, qu’ils pouvaient hypnotiser, etc. Et ensuite, cette idée-là, on l’a attribuée aux dragons." Idée qui a la vie dure si on en juge par l’omniprésence du monstrueux animal dans la littérature et l’iconographie mondiales.

"En France, poursuit-il, une multitude de peintres ont peint le dragon, comme Eugène Delacroix, qui a peint au plafond d’une salle du Louvre le mythe d’Apollon, où l’on voit le dieu terrasser un serpent géant qu’on appelait python et qui est une source iconographique du thème du dragon en Europe. Et puis les grands peintres classiques du XVIIe siècle en France, comme Charles Lebrun, beaucoup en Italie aussi, Raphaël et Léonard de Vinci, par exemple."

Bref, l’histoire du dragon est longue et a laissé dans l’imaginaire collectif une empreinte indélébile. C’est pourquoi le Musée de la civilisation s’est efforcé, tout en adaptant ce qui a été proposé en France, de montrer par le truchement de plus de 225 objets visuels provenant du Canada, d’Europe, des États-Unis et de la Chine, le rôle symbolique qu’a joué le dragon dans la littérature, les arts visuels et la religion.

Jusqu’au 6 avril 2008
Au Musée de la civilisation
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LE LIEU FETE SES 25 ANS

Pour souligner leur 25e anniversaire, Le Lieu invite le public à une rencontre qui aura lieu le 19 mai à partir de 13h dans les locaux de la rue Dupont. Au programme: Julien Blaine, Jacques Genest, Carl Johnson, Richard Martel, Lisanne Nadeau, Alain Ouellet et Sonia Pelletier. Bonne fête!