Épouses de guerre, De fil en aiguille : Note arts visuels
Arts visuels

Épouses de guerre, De fil en aiguille : Note arts visuels

Les femmes sont à l’honneur cette saison au Musée canadien de la guerre, alors que deux expositions mettent en lumière le sort des femmes en temps de guerre. Il y a d’abord l’exposition spéciale Épouses de guerre – Portraits d’une époque qui consiste en une collection de peintures et d’installations multimédias de Bev Tosh, une artiste de Calgary elle-même fille d’un pilote néo-zélandais et d’une épouse de guerre canadienne. Le portrait de sa mère en grand format constitue d’ailleurs le point de départ à son grand projet, qui l’emmena à rencontrer un millier d’épouses de guerre, à recueillir leurs histoires, témoignages et photos pour inspirer son oeuvre. En plus du "rang de perles" – qui consiste en le portrait de sa mère, suivi de trois autres épouses de guerre -, l’exposition regroupe 75 peintures sur bois en deux séries intitulées Les navires des épouses de guerre, qui font référence aux navires qui ont transporté les quelques 44 000 Européennes débarquées au Canada en tant qu’épouses de militaires canadiens lors de la Seconde Guerre. Des lettres, des projections – dont certaines sur d’authentiques parachutes militaires -, des souliers, des épingles à chapeaux et des enregistrements audio complètent les installations qui rendent hommage à la détermination de ces dames qui ont dû s’adapter à leur nouvelle vie dans un pays étranger, en laissant tout derrière elles. Des centaines de milliers de Canadiens sont aujourd’hui des descendants directs de ces épouses de guerre. Bev Tosh s’est donc appliquée à interpréter leur histoire commune.

Courtepointe inspire de Gladys McCallum Dowker par Johnnene Maddison. Musée canadien de la guerre.
photo: Bill Kent

En parallèle à cette exposition, le Musée présente De fil en aiguille, une installation de l’artiste ontarienne Johnnene Maddison, qui a créé 15 courtepointes artistiques inspirées des histoires de femmes qui travaillaient sur les fermes ou dans les usines pendant la guerre. Les couleurs y sont vibrantes, les histoires, révélatrices de ce qui constituait le tissu social à cette époque où les femmes assuraient la bonne marche de l’industrie en l’absence des hommes. Chaque courtepointe est inspirée d’une femme ou d’un groupe de femmes en particulier, joignant des textiles d’époque, des photos transférées, des souvenirs et des broderies. L’artiste a aussi puisé dans ses propres souvenirs d’enfance, alors qu’elle guettait patiemment l’arrivée des femmes – dont sa mère -, qui rentraient de l’usine en bleus de travail après une longue journée de labeur pour préparer le souper et voir aux tâches ménagères. Les deux expositions se prolongent jusqu’au 6 janvier 2008. Info: www.museedelaguerre.ca