Frederick S. Coburn : Comme la neige a neigé
Heureux contraste avec l’été, l’exposition Frederick S. Coburn – J.-Armand Bombardier, présentée à Valcourt, crée des liens captivants entre des paysages d’hiver et des brevets d’autoneige.
L’exposition Frederick S. Coburn – J.-Armand Bombardier: l’art et la technologie dans le Val-Saint-François présente un croisement entre la vie et l’oeuvre de Frederick Simpson Coburn, peintre et illustrateur originaire de Melbourne, et Joseph-Armand Bombardier, inventeur de la motoneige.
Même si 36 ans les séparaient, les deux hommes se sont peut-être croisés dans leur vie. Habitant dans des patelins voisins, ils avaient en commun la passion de l’hiver. "Beaucoup de choses les rapprochaient", observe la commissaire de l’exposition, Monique Nadeau-Saumier. "Mais l’un était tourné vers le passé et l’autre vers l’avenir."
Après avoir longtemps étudié en Europe et vécu en Belgique, Coburn est revenu s’établir dans son village natal. "L’hiver, il l’avait oublié, raconte la commissaire. Il va presque s’extasier devant la beauté de la neige et de la lumière." Les paysages hivernaux de la vallée de la Saint-François devinrent son sujet de prédilection. Quelques tableaux illustrant un cheval qui tire des promeneurs dans un traîneau rouge font partie des oeuvres exposées. Ces scènes avaient la cote auprès des collectionneurs, et Coburn a su en tirer profit.
C’est dans ces mêmes paysages pittoresques, mais rudes, que Joseph-Armand Bombardier a créé l’autoneige. Les notes d’exposition nous rappellent d’ailleurs que sa détermination à créer un véhicule pouvant se déplacer efficacement sur le couvert nival a sans doute été exacerbée par la mort de son fils Yvon, deux ans, d’une crise d’appendicite. "Au début, l’autoneige était un véhicule de survie. Nos campagnes étaient complètement isolées", souligne Monique Nadeau-Saumier.
Quelques brevets de véhicules parsèment l’exposition. Un parallèle est d’ailleurs dressé entre Scène de chantier, un grand tableau de Coburn prêté par le Musée national des beaux-arts du Québec, et le brevet d’une machine conçue pour "couper, charger et transporter les arbres". À l’étage de la bibliothèque, on peut découvrir des illustrations de Coburn, qui s’était bâti une réputation internationale à titre d’illustrateur.
Bref, la visite permet d’en connaître plus sur deux créateurs d’ici, l’un artiste et l’autre inventeur, qui, chacun à sa façon, ont marqué une même époque et laissé leur trace jusqu’à aujourd’hui.
Jusqu’au 16 septembre
Au Centre culturel Yvonne L. Bombardier
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