Étienne Boisvert : Paysages fabriqués
Arts visuels

Étienne Boisvert : Paysages fabriqués

Étienne Boisvert, dans Hors de contrôle, s’intéresse à tous ces petits moments où nous nous retrouvons impuissants devant la vie.

Le photographe trifluvien Étienne Boisvert, en marge de ses contrats pour des bands de musique et des événements mode, a monté un projet bien personnel qu’il présente à l’App’Art pendant quelques jours. Il y rassemble des clichés solos, des diptyques et des triptyques qui ne sont pas sans rappeler la fragilité de l’homme.

"Hors de contrôle, ce sont des situations où l’on ne peut rien faire", amorce-t-il. Des instants tragiques où tout fout le camp. "Je suis quasiment un dramaturge de l’image pour ce projet-là. Ce sont des situations que j’ai créées moi-même. J’ai trouvé l’idée d’abord, j’ai écrit ça dans un petit cahier, j’ai ensuite déniché les modèles. Modèles, c’est un grand mot, car c’est du monde que je connais, que je côtoie. Je leur ai donné des rôles un peu comme au cinéma. J’ai tout contrôlé: la lumière, les lieux, les personnages et leurs expressions… Avec ces mises en scène, je peux vraiment exprimer ce que je ressens."

Une chicane de couple, une famille en crise, un col blanc qui pète les plombs, une femme nue dans une chambre d’hôtel, un crash d’avion en pleine ville… Les sujets qu’exploite l’artiste sont à la fois banals et singuliers. "J’ai toujours une idée de départ, du pourquoi ils se trouvent là. Pour le reste, ce sont aux gens d’imaginer", signale le fan de David Lynch.

Sa méthode de travail donne parfois lieu à des moments inattendus. Par exemple, en pleine simulation d’une somnambule au milieu d’une rue, des inconnus ont accouru de partout; ils croyaient qu’une piétonne avait été happée par une voiture. "Ce que je trouve intéressant là-dedans, c’est que les gens pensaient vraiment que c’était un accident. J’aime ça un peu les performances artistiques; tu fais quelque chose dans un lieu public et tu fais marcher le monde dans tes histoires."

S’il vit maintenant à Montréal pour ses études, Étienne Boisvert a fait toutes ses photos dans la Ville de la poésie. "Beaucoup de monde dit qu’il n’y a rien à faire en photo à Trois-Rivières. Pourtant, je crois que j’ai réussi à y créer quelque chose d’intéressant, sans prendre les clichés qu’on connaît – le pont Laviolette, l’arche du Grand Prix. Je croque plus le quotidien, le côté banal et universel d’une petite ville."

Du 27 août au 2 septembre
À l’App’Art
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