Jocelyn Philibert : Un arbre la nuit
Au Centre Sagamie, l’artiste Jocelyn Philibert nous propose une rencontre onirique avec des êtres pleins de vie, de personnalité et… de feuilles.
S’APPRIVOISER
Soudain, tu t’égares dans un rêve où chaque arbre est un individu. Mystérieux, il te murmure ses secrets et tu écoutes le bruissement surréel de son ramage dans le silence nocturne. Peu à peu, en prenant tout le temps que cela nécessite, vous vous habituez chacun à la présence de l’autre: sa respiration, son mouvement, sa couleur. Vous vous apprivoisez.
L’exposition regroupe des impressions numériques que Jocelyn Philibert a réalisées au Centre Sagamie. Au Jardin botanique de Montréal, à la campagne ainsi que sur les abords du fleuve à la hauteur de Saint-Jean-Port-Joli, il a choisi certains arbres. Dans l’étrange intimité que confère la nuit, à la faveur de l’obscurité et du calme, il les a photographiés une centaine de fois chacun. Flash et appareil numérique sont devenus des instruments de proximité. L’arbre et l’artiste seuls dans leur tête-à-tête muet que traversait uniquement l’aveuglante lumière rythmant la séance. Puis, cette numérisation servait à la construction d’une image à la réalité décalée. Dans ces portraits végétaux à l’atmosphère éthérée, un contact privilégié est palpable.
SE RESPECTER
Au milieu d’un conte ou au coeur d’une forêt, trouver un arbre qui impose le respect. Entendre son chant surnaturel, comme une lente respiration. Les photographies de Philibert, avec leur délicatesse et leur beauté, rappellent le lien indestructible qui existe entre la nature et nous. Au sol, renforçant l’impression de magie, 12 sphères de verre d’un noir impénétrable affleurent. Elles nous offrent une lecture différente des images et reflètent toute la pièce, y compris nous-mêmes, dans des visions englobantes. Cette mosaïque nous fait voir un géant aux jambes épaisses dont la petite tête est le noyau d’une multitude de planètes. Surgit une question: sommes-nous des géants à tête d’argile voulant tout piétiner sur leur passage?
Le vernissage fut l’occasion de lancer le livre Surréel sur le travail de l’artiste. La publication comprenant un texte de Jean-François Caron est éditée par SAGAMIE, ÉDITION D’ART, qui se consacre à la documentation de l’art contemporain.
Surréel de Jocelyn Philibert
Jusqu’au 21 septembre
Au Centre Sagamie
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