Arts visuels

Jorge Davila : Le goût de l’eau

Jorge Davila est l’un des quatre artistes mexicains qui exposent dans le cadre du Festival international de la poésie.

L’eau est partout: dans le jus qu’on boit, le bain qu’on prend, l’arrosoir qu’on utilise pour les fleurs. Elle fait tellement partie de notre quotidien qu’on oublie parfois sa fragilité et son importance pour la vie. Dans Sous l’eau, le Mexicain Jorge Davila – il habite au Québec depuis le début des années 2000 – nous le rappelle. Parce que l’eau n’est pas toujours potable, intitule-t-il l’un de ses tableaux présentés au centre d’exposition Raymond-Lasnier.

"Je veux faire prendre conscience de ce qu’on fait avec de l’eau. Ici, c’est un pays avec beaucoup d’eau. Il n’y a pas de problèmes pour s’approvisionner. Mais quand on a assez de quelque chose, on n’en prend pas soin. Ici, on a seulement à ouvrir le robinet pour que l’eau se mette à couler. Par contre, il y a des pays où on a vraiment des problèmes avec elle, où il n’y en a pas assez pour tout le monde", dit l’artiste. Mais plus qu’un travail de conscientisation, Jorge Davila cherche à reproduire l’expérience d’une vie aquatique: "Je veux faire sentir aux gens que l’eau, c’est une possibilité pour développer notre civilisation. Je pense qu’on est tous nés sous l’eau. Parce que la première façon de vivre, c’est dans le ventre de notre mère. La vie a commencé sous l’eau, la vie vient de l’eau."

M. Davila, s’il insiste pour qu’on n’oublie pas de mentionner son petit côté figuratif, nage essentiellement dans l’abstraction. De larges traits lumineux qui rappellent la mer et le soleil qui s’y reflète; d’expressifs mouvements où se mêlent acrylique, huile et papier journal. D’ailleurs, en observant ses vagues éclatantes, on peut difficilement savoir que leur auteur est architecte de formation. "En architecture, il y a toujours des limites à cause de l’argent, du climat, du terrain. Pour moi, la peinture est une sorte de libération de tout ça. Je n’utilise pas la raison, mais la sensation."

Notons que trois autres artistes d’origine mexicaine ont été invités à exposer dans le cadre du Festival international de la poésie. Remigio Valdés de Hoyos et Roberto Rodriguez dévoilent leurs oeuvres à la Galerie d’art du Parc tandis que Lourdes Ladròn de Guevara Cervantes présente ses photographies au musée Pierre-Boucher.

Jusqu’au 21 octobre
Au centre d’exposition Raymond-Lasnier
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L’abstraction, la culture mexicaine, la poésie