En entrant dans la salle sur le territoire québécois du Musée de la civilisation (MC), inaugurée la semaine passée, on pénètre dans une atmosphère évoquant la nature. C’est entre autres par le truchement des vidéos survolant les grands espaces du Québec et de textes didactiques sur l’histoire de son territoire qu’on vibre au son du clapotis de l’eau du fleuve Saint-Laurent. Objet de la leçon: durant les derniers siècles, la province de Québec a vu son sol foulé par des dizaines de milliers de personnes. Ces personnes ont laissé des traces de leur passage et des vestiges de leurs habitations. Elles ont aussi amassé des trésors. Elles se sont exprimées par la littérature. Elles ont peint la nature qui les entourait et elles ont façonné leur environnement de manière à mieux s’y intégrer. Elles ont exploité les ressources naturelles et occupé le territoire. Bref, les femmes et les hommes qui ont vécu au Québec ont su s’adapter aux conditions climatiques particulières de leur habitat et ont appris à l’aimer et à s’en inspirer pour créer et innover dans une multitude de domaines.

Voilà la matière à partir de laquelle le MC a bâti cette exposition: en puisant à même notre majestueuse histoire territoriale. En présentant le Québec sous l’angle du territoire – sujet très étendu -, le MC a pu aborder plusieurs des grands thèmes propres à la culture québécoise et à son iconographie. Grâce à près de 200 objets, à des documents audiovisuels de l’Office national du film du Canada (ONF), à des photographies tirées d’archives provenant des collections de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, c’est véritablement à une grande fresque de la société, de l’anthropologie et de la culture québécoise qu’on nous convie. En se promenant, on voit défiler sous nos yeux le parcours en quatre saisons, ou devrions-nous plutôt dire, comme l’une des citations mises en exergue sur une immense toile blanche cylindrique rappelant l’hiver, que "le Canada a deux saisons: l’hiver et le mois de juillet".

Ce type d’exposition, prétexte aux sorties familiales, enchantera aussi les amoureux de la nature. Autant on pourra trouver dans ce projet – qui parachève la trilogie d’expositions permanentes amorcée par Nous, les Premières Nations et Le Temps des Québécois – des images et des vidéos de la nature québécoise, autant on pourra contempler les joies et les tristesses de l’hiver. On retrouvera également certains chefs-d’oeuvre de l’histoire de l’art québécois (Labour aux premières lueurs du jour d’Horatio Walker, par exemple), on pourra y découvrir et y redécouvrir des artéfacts de la vie quotidienne et industrielle, des extraits de la littérature de la Belle Province, permettant d’élargir nos connaissances sur nos origines ainsi que sur nos us et coutumes.

Enfin, force est de constater que le MC, en collaboration avec l’ONF, a réussi en peu d’espace et avec une approche très simple à construire une exposition d’une envergure titanesque.

Exposition permanente
Au Musée de la civilisation
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À voir si vous aimez
Les documents d’archive et les paysages.