Nicolas Ruel : Paroles inoxydables
Avec l’exposition Éléments, l’artiste Nicolas Ruel nous rappelle que le mouvement est émouvant, même quand il est fixé sur des photographies… imprimées sur de l’acier! Entrevue.
On vous connaît comme photographe professionnel et artistique, mais vous êtes aussi un voyageur, n’est-ce pas?
Oui, en fait, ça n’arrête pas depuis 15 ans. Je suis allé sur les cinq continents pour faire cette série de photographies. J’ai pris des photos autant en Europe de l’Est, en Afrique du Nord qu’en Amérique du Sud, et ce, pour aller chercher des expériences complètement différentes, pour faire des rencontres, des portraits de lieux et d’expressions.
Est-ce à l’occasion de vos multiples voyages que vous trouvez vos sources d’inspiration?
L’inspiration me vient directement de mon sujet, peu importe la préparation que je vais faire avant de partir en voyage. C’est vraiment lorsque j’arrive sur les lieux, lorsque je rencontre des gens, que l’inspiration me vient. On peut faire beaucoup de préparation, mais comme on sait, le voyage, c’est sur le terrain que ça se passe. Et dans le cas du projet Éléments, quatre éléments dans quatre pays, ce fut la preuve que peu importe le niveau de préparation, c’est une fois sur les lieux que non seulement l’inspiration me vient, mais que la création en soi apparaît.
Vos sujets sont variés, mais vous utilisez toujours la même technique, très particulière d’ailleurs. Pourquoi?
Ça fait trois ans que j’utilise une technique qui s’inspire du daguerréotype. Et si j’utilise ce genre de technique, c’est pour aller chercher une profondeur de plus que je n’arrivais pas à trouver avec le papier, une durabilité et une absence de blanc. J’aime beaucoup travailler avec des contrastes qui sont complètement différents de ce qu’on est habitués de voir et que me permet cette technique.
Êtes-vous un artiste intuitif ou organisé à fond?
Très intuitif. En fait, je pense que l’intuition dans la création a une influence très grande, voire nécessaire, essentielle, sauf que l’organisation, la "préproduction", prend aussi une très grande place. C’est donc la combinaison des deux qui donne des résultats.
Est-ce qu’on peut dire que ce que vous présentez à Québec à la galerie Lacerte est en quelque sorte l’aboutissement de plusieurs années de recherches et de création?
Oui. De recherches par rapport au support et de création par rapport au sujet qui est traité. Il y a un travail incroyable qui s’est fait depuis deux ans. J’ai une production qui est sans arrêt depuis deux ans. Tout ça est donc relativement jeune. On vient justement d’éditer les deux catalogues qui parlent des projets, dont Air, qui est l’une des quatre séries réalisées et qui a été principalement photographiée en Inde et au Népal – une série en mouvement, où l’appareil et les sujets l’étaient tout autant.
À la galerie Lacerte
Jusqu’au 28 octobre
Voir calendrier Arts visuels
À voir si vous aimez /
Les couleurs vives et le daguerréotype