Jean-Pierre Gaudreau : Carnet de voyage
Jean-Pierre Gaudreau, avec L’Esprit des lieux, raconte de manière quasi onirique ses voyages en Inde et à Paris.
Un palais au sommet d’un palmier, un cheval au beau milieu du béton, l’ombre d’un singe à peine esquissé… Même si elle s’inspire d’un quotidien bien tangible, l’expo L’Esprit des lieux de Jean-Pierre Gaudreau flirte avec le réalisme magique. Et encore une fois, elle dévoile l’intérêt de l’artiste de Bécancour pour la vie animale.
"C’est une sensibilité d’enfance, je crois; la campagne a toujours été présente. Je ne suis pas fils de cultivateur, mais mes cousins, oui. Je viens de Granby, et on a habité près du jardin zoologique pendant un an. J’avais même mon truc pour entrer en passant par-dessus la clôture. Après ça, l’Inde a tout ramené…" explique-t-il.
L’Esprit des lieux se révèle avant tout un récit de voyage, mais en dessins. L’homme y raconte ses impressions sur l’Inde, Paris, puis finalement Trois-Rivières, ville portuaire. "Je ne fais pas de photos en voyage ni de vrais dessins d’observation. Mais j’essaye de garder une trace des lieux que j’ai fréquentés. J’ai un cartable, un porte-folio avec de petits panneaux de bois comme support, des pastels. Ça me sert à noter des choses. Je ne m’assois pas pour créer. Je ne suis pas à l’aise avec ça, surtout en Inde où c’est sûr que tu vas tout de suite avoir 22 personnes autour de toi. Lorsqu’on [il voyage avec sa conjointe, l’écrivaine Monique Juteau] réussit à trouver une chambre avec une table et un petit peu de confort, et qu’on y reste un certain temps, je suis plus dans mes cahiers et je bâtis mes compositions."
Gaudreau crée beaucoup dans l’immédiat. Les oeuvres qu’il a réalisées en Orient sont donc gorgées de soleil, celles faites en France, un peu plus sombres – il a atterri là en plein hiver – et celles nées à sa rentrée au Québec, en noir et blanc. "Au retour, je ne suis pas porté à faire de la couleur. Dessiner l’Inde au Québec en plein hiver, il me semble que ça ne marcherait pas. Quelque chose manquerait. Aussi, c’est un travail de souvenirs et un regard plus critique sur la société et sur l’environnement."
Jusqu’au 25 novembre
Au Centre d’exposition Raymond-Lasnier
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