Vente de garage : Métamorphose réussie
Arts visuels

Vente de garage : Métamorphose réussie

Avec Vente de garage, le Musée de la civilisation (MC) propose au public une rencontre intime dans tous les sens du terme: proximité avec les oeuvres et incursion dans la vie privée de comédiens.

Quand Renée Claude Riendeau et Bernar Hébert de la maison de production Claire Obscura décident de regrouper des comédiens et des artistes pour faire une émission de télévision, un encan et une exposition, vous pouvez être certains que c’est pour le meilleur et pour le… mieux!

Imaginez le ukulélé de Roy Dupuis ou la veste de cuir de Jean-Nicolas Verreault transformés par une joaillière (Sylvie Lupien) ou un sculpteur (Daniel Auclair). Difficile? Certes, l’entreprise qui consistait à convertir 12 objets donnés par 12 personnalités a dû donner du fil à retordre aux artisans qui s’occupaient de la mutation. Mais le jeu en valait la chandelle.

Disposées soigneusement sur une passerelle qui relie deux ailes du MC, la douzaine d’oeuvres irradiées par la lumière traversant les immenses fenêtres resplendissent de toute leur beauté sur leurs promontoires individuels. Que ce soit le pot de grès de Sylvie Léonard (Pierre-Nicolas Côté), les boîtes électriques d’Anne Dorval (Organic Design), le costume de Chloé Sainte-Marie (Rosie Godbout), la discographie de Stefie Shock (Christian Miron), la fontaine de Louis Morissette (Jean-Louis Émond) ou la grille de sécurité de Lynda Johnson (Michel Smith), vous ne reconnaîtrez pas nécessairement les objets modifiés. Autrement dit, ils sont devenus des oeuvres d’art à part entière.

Certains ont choisi de briser la chose donnée, d’autres de la garder intacte. Mais dans tous les cas, on a conservé la totalité de la pièce, parfois reconnaissable, parfois pas du tout. Cependant, le caractère de la pratique de l’artiste se retrouve toujours à l’intérieur des oeuvres. Résultat: on obtient un corpus éclectique.

On retiendra surtout de cette exposition les travaux de Côté et sa sculpture de bois finement exécutée, la pureté de la symétrie de l’appareil sublimé d’Organic Design, l’originalité de la déformation de la veste de Verrault par Auclair et l’utilisation ingénieuse de la fontaine de Morissette par Émond, qui en fait le tutu d’une ballerine aux formes sculpturales!

Et même si tous n’ont pas réussi admirablement bien l’exploit, force est de constater que dans l’ensemble, la transsubstantiation a été un franc succès.

Jusqu’au 9 décembre
Au Musée de la civilisation
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