Nord/Sud : Dialogue Nord-Sud
Arts visuels

Nord/Sud : Dialogue Nord-Sud

L’exposition Nord/Sud propose la rencontre de deux artistes hors normes et, par le fait même, de deux hémisphères.

La galerie d’art contemporain Riverin-Arlogos d’Eastman est connue des initiés, des collectionneurs. Lorsqu’on y pénètre, on comprend rapidement que les propriétaires ont une vision particulière des choses, une sensibilité pour l’objet d’art. Dans les différentes pièces de la galerie, les oeuvres côtoient des bibliothèques remplies de livres sur le sujet. C’est dans cet antre du savoir et du raffinement que je me suis entretenu avec Jean-Michel Correia. Discussion sur l’art, l’amitié et le Québec avec cet artiste qui propose, avec Zaven Paré, l’exposition Nord/Sud.

Jean-Michel Correia est un habitué de la galerie Riverin-Arlogos; une amitié issue d’une relation professionnelle l’unit à Pierre Riverin, le directeur de la galerie. "Il me rendait parfois visite à mon atelier de la rue Pigalle à Paris." Quelques séjours en Estrie ont convaincu M. Correia de quitter sa France chérie pour venir s’établir à Magog. "Je pense bien qu’il s’agit du QG pour le restant de mes jours. J’y suis en harmonie avec la nature." Il apprécie également les Cantons-de-l’Est pour la proximité avec New York. Ses toiles se retrouvent dans quelques galeries d’art de la Grosse Pomme.

Mais c’est le Québec que Jean-Michel Correia a dans la peau. "Si un jour, je suis reconnu comme étant un peintre québécois, j’en serai très fier. Le Refus global, ça m’appartient. Borduas est une part importante de mon envie de peindre. Je me sens aussi très proche de David Sorenson pour la couleur et ce qu’il est." Les peintures de Correia flirtent avec le minimal ainsi que la superposition de couches et de couleurs. "Je ne me considère pas un innovateur. Je milite pour la peinture. Je suis un frustré de Marcel Duchamp; il a tué la peinture. Je ne me sens pas de mon temps; je veux être foncièrement peintre." Jean-Michel Correia exprime une affection pour la matière. Chacune de ses toiles part de filigranes tracés à partir de mesures menant au nombre d’or. "C’est à partir de là que je trouve ma liberté; comme un équilibriste qui ne peut pas travailler sans filet. Peindre me demande un rituel monastique. Cela donne lieu à des moments étranges. Lorsque la blue note arrive, je l’accepte."

Pour Nord/Sud, Jean-Michel Correia a créé quelques toiles en dialogue avec les sculptures de son ami actuellement au Brésil, Zaven Paré. D’ailleurs, cette exposition part de lui. Les assemblages de bois de cet artiste multidisciplinaire ayant travaillé avec Louise Lecavalier et Édouard Lock impressionnent par leurs couleurs franches et une esthétique architecturale. Il est étonnant d’apprendre que les travaux récents de Zaven Paré portent sur les nouvelles technologies alors que ses sculptures aux allures de modèles réduits évoquent une certaine ruralité, voire l’art populaire.

Qu’il vienne du nord ou du sud, l’émerveillement est à Eastman.

Jusqu’au 15 janvier 2008
À la galerie Riverin-Arlogos
Voir calendrier Arts Visuels

À voir si vous aimez /
David Sorenson
Paul-Émile Borduas
L’art populaire