Patrick Beaulieu : Le mystère de la vie
Arts visuels

Patrick Beaulieu : Le mystère de la vie

L’exposition de Patrick Beaulieu, qui a actuellement cours à Langage Plus, donne à voir en trois temps les Bruissements de la vie.

Il est rare que des artistes arrivent à approcher d’aussi près le mystère de la vie. Sans prétendre en avoir isolé toutes les clés, Patrick Beaulieu propose des oeuvres qui en amorcent une lecture.

Une série de neuf impressions numériques montrent des images produites grâce à un numérisateur employé pour les reproductions de maquettes en trois dimensions, avec lequel l’artiste a pu travailler lors d’un voyage au Mexique. Beaulieu s’est interrogé quant à la capacité de cet outil, créé pour des structures régulières, de reproduire des formes organiques. Habitué à des formes géométriques logiques et prévisibles, il n’a pas su décoder le matériau vivant – feuille, racine, plume -, produisant des images traversées de sécantes aveugles. Dans le traitement, qui n’a pas été altéré par l’artiste, le procédé de numérisation unique a aussi orné leur image de bordures de couleur, ce que Beaulieu a nommé leur "bruissement". Cette aura étrange et irisée, trace de l’incapacité du procédé de numérisation à décrypter le mystère de la vie, donne l’impression d’une frange d’énergie qui émanerait de la matière organique.

C’est aussi cette bordure intangible que l’artiste arrive à mettre en scène dans les deux installations qui accompagnent la série d’estampes. L’une fait frétiller, par la force des ultrasons, une feuille d’érable sur le plat d’un papier bleu électroluminescent. L’autre, par un jeu de moteurs alignés sur une structure suspendue, fait tournoyer des plumes d’oie à grande vitesse, leur donnant une apparence ronde et généreuse que ne leur confère pas leur dimension régulière.

Trois procédés, donc, pour inscrire le même mystère insoluble, celui de la vie, qui ne transparaît qu’en tant que trace d’elle-même, discrète et instinctive. Il réintroduit ainsi l’indicible dans le code de tout être vivant, même du végétal.

Jusqu’au 16 décembre
À Langage Plus
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