Sous influences : Opération à coeur ouvert
Arts visuels

Sous influences : Opération à coeur ouvert

Les trois membres du collectif VIA en résidence à la Galerie Horace sont unis par les questionnements qu’ils ont au sujet de leur pratique, de leur art. Massimo Guerrera, Corine Lemieux et Sylvie Cotton ont tous un grand intérêt pour le travail avec les autres. Celui-ci peut mener à différentes réactions: fermeture, inconfort, libération, apaisement… Évidemment, cette thématique concerne l’artiste, dont la pratique est le fruit d’une panoplie d’influences, de rencontres. Comment l’identité se construit-elle au contact des autres dans le travail? Cette question rejoint non seulement les artistes, mais tous ceux qui ont des collègues, que ce soit dans une tour de bureaux ou un restaurant. Sous influences propose donc une réflexion d’artistes sur les relations professionnelles.

"La question centrale de mon travail concerne la transformation au contact de l’autre", explique Corine Lemieux. Sylvie Cotton relate certaines performances qu’elle a effectuées par le passé: passer de trois heures à trois jours avec des inconnus, en silence, les yeux bandés ou main dans la main. Cela créait un état d’intimité qui mène à de l’ouverture ou de la résistance. Pour elle, Sous influences constitue l’aboutissement naturel de sa pratique en art action. Massimo Guerrera va dans le même sens en décrivant ce projet de résidence comme une plateforme permettant un rapprochement avec l’autre, et ce, selon un processus artistique. Ainsi, les trois artistes s’imposent des méthodologies qui déstabilisent le confort de leur pratique: dessiner à trois à l’aide d’une seule plume, poursuivre un dessin entamé par un autre… "Ce n’est pas simple ou facile; c’est exigeant. Ça prend beaucoup d’amour", précise Corine Lemieux.

L’ECHEC DU MATERIEL

Le défi que s’est donné le collectif VIA implique un certain abandon, une forme de renoncement au déroulement habituel des choses. Les trois artistes ont dû mettre leur ego de côté. Ils s’intéressent à l’état d’esprit dans lequel ils créent et non pas aux finalités. Pour illustrer cela, Sylvie Cotton raconte un événement survenu lors d’un atelier. Les participants contribuaient aux créations et pouvaient repartir avec l’une d’entre elles à la toute fin. "Il y avait un dessin "parfait" que j’avais fait avec Massimo et un participant est parti avec. Ça m’a demandé un certain détachement. C’était beau."

Pour permettre cet état d’esprit, les trois artistes effectuent de la méditation. Cet aspect de leur pratique occupe une place importante; il s’agit de l’outil de base. Lorsqu’on pénètre dans la Galerie Horace, un espace est consacré à la méditation. "Dans l’histoire de l’art, plusieurs grands peintres créaient dans la contemplation. Il y a toujours eu ce rapport entre l’art et la spiritualité. C’est un lien naturel", au dire de Massimo Guerrera.

Le 14 décembre, une présentation du travail par les artistes aura lieu dès 14h à la Galerie Horace. Quant au vernissage, il se déroulera la même journée à partir de 17h.

Jusqu’au 13 janvier 2008
À la Galerie Horace
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Le dessin, les réflexions sur l’art, la méditation