L’année en arts visuels : Bien vivant!
L’art visuel dans la région arborait toute une gamme de disciplines en 2007…
Des petites galeries commerciales à l’incontournable Musée des beaux-arts du Canada, un nombre incalculable d’expositions au cachet diversifié a su émerveiller une communauté enthousiaste devant la production inventive de centaines de créateurs.
De toute évidence, les réflexions portant sur l’environnement et la nature furent de constantes préoccupations. Au mois de février dernier, la galerie de l’École d’art d’Ottawa présentait ainsi une sculpture installative de l’artiste de Vancouver Haruko Okano. Cette dernière avait confectionné des cônes inversés géants à partir d’un voile diaphane transpercé de milliers d’aiguilles de pin, simplement afin de reconstituer la silhouette fantomatique d’une forêt odorante. L’effet était dramatique et saisissant! Jean-Yves Vigneau, pour inaugurer le printemps, soufflait quant à lui ses Propos insulaires aux visiteurs de la Galerie Karsh-Masson. Sa présentation complexe et variée illustrait une fascination sans borne pour les îles, de même que pour les concepts maritimes, parfois inquiétants, s’y trouvant rattachés. Apprends à l’homme à pêcher et il videra la mer, écrivait l’ancien directeur d’AxeNéo7. Et en octobre, à l’ouest d’Ottawa, la galerie Cube proposait Green, regroupant le travail d’un groupe d’individus sur le sujet environnemental toujours d’actualité.
Le thème de la condition humaine ne fut pas en reste. Le 17 août, Monique Pilon, à Art-image, posait et reposait de façon obsessionnelle des gestes de fabrication et d’agencement, suivant la manière et les pensées d’un joueur compulsif. Accompagné d’une trame sonore grondante, le dispositif, solennel et dénudé, ouvrait sur une pratique aux qualités plastiques d’une étonnante finesse. Une autre exposition printanière qui a fait jaser au Musée des beaux-arts: celle de Ron Mueck, bien entendu! La mémoire impose d’emblée le souvenir du colosse au regard dérangeant affiché sur presque tous les murs de la ville, mais au risque de le répéter, les représentations du corps, physiques et de surcroît psychologiques, des bébés naissants et des êtres d’âge avancé étaient simplement à couper le souffle.
Quelques projets d’envergure collective à mentionner: d’abord, le premier X Festival de la photographie qui se tenait des 20 au 30 septembre. Pour l’occasion, la galerie La Petite Mort innovait avec une série de clichés de l’Américain Jesse Burke, qui mettait en vedette des hommes de la rue, d’ordinaire ignorés par la plupart des passants. Ainsi dévêtus et mis à l’honneur, ces personnages devenaient tout à fait reconnaissables et vertueux. Aussi à noter en décembre: l’événement Fait maison, sorte d’atelier ouvert permettant l’échange d’idées sur l’art de la performance. Orchestrée par Thomas Grondin, qui conviait public et performeurs dans sa demeure de la rue Moussette, la soirée informelle offrait conséquemment un lieu propice à la pratique des professionnels et des débutants. Déjà cinq rencontres provoquées en 2007 (sans compter celles depuis 2005!), c’est donc dire que l’aventure grandit considérablement… à ne pas manquer l’an prochain!