Du boeuf et de la gravure : Faire bonne impression
Arts visuels

Du boeuf et de la gravure : Faire bonne impression

Du boeuf et de la gravure… Le titre de la nouvelle expo de la Galerie R3 peut sembler saugrenu. Il résume pourtant à merveille son contenu.

À l’automne 2007, neuf artistes, dont six étudiants au cours de Gravure I du Département des arts de l’Université du Québec à Trois-Rivières, se sont envolés vers l’Argentine pour une dizaine de jours. Là, ils ont réalisé un stage d’estampe sur photopolymère avec Andrea Juan – elle présentait Intervalles aléatoires d’une prémonition avec Lorraine Beaulieu et Philippe Boissonnet à l’UQTR en 2006. Du boeuf et de la gravure est un regard entier sur le voyage, de sa préparation aux oeuvres qui en découlent.

Chargée de cours à l’UQTR, mais aussi membre de l’Atelier Presse Papier, Mylène Gervais a créé la première étincelle. "C’est la synergie du groupe… On parlait de voyage, d’expérience à l’étranger. On se disait qu’il y avait des possibilités pour les étudiants avec tel ou tel organisme. Il y a eu un engouement et le projet est parti", se souvient-elle. Le Brésil et l’Argentine étaient les destinations possibles. Mais des deux, la seconde offrait un apprentissage beaucoup plus pertinent. "Andrea Juan, je la connaissais. J’avais fait une première exposition en Argentine en 1999. C’est sûr que, quand on va travailler dans un pays, on en choisit un où on a déjà des contacts. Je savais qu’Andrea avait développé une technique spécifique sur polymère, qui était une technique non toxique."

Comme Andrea Juan est sensible à la cause environnementale – elle s’intéresse énormément à la fonte des glaces en Antarctique -, on pourrait croire sa technique d’estampe sur photopolymère très écolo. Est-ce le cas? "On espère que oui. Ça reste que c’est une plaque polymère, mais on n’utilise plus aucun solvant pour nettoyer les encres. On n’a besoin d’aucun produit chimique pour révéler la plaque. C’est seulement à l’eau chaude", compare la professeure.

Sur les murs de la Galerie R3, aucune image bovine ou liée à la campagne n’apparaît. On y retrouve plutôt des photos de voyage en noir et blanc, des plaques, des matrices, des expérimentations ainsi que des gravures aux thèmes hétéroclites. Pourquoi donc Du boeuf et de la gravure comme titre d’exposition? Du coup, les quelques participants sur place éclatent de rire. "Ça fait référence à une expérience culinaire qu’on a vécue là-bas", amorce Benoît Perreault, avant d’être coupé par Josiane Vincent. "L’Argentine est réputée pour la qualité de son boeuf. Ce qu’on mange là-bas, ça n’a aucun rapport avec ce qu’on mange ici. Il n’y a aucune comparaison possible." Jessie Chrétien enchaîne: "Tu peux couper un steak bien épais avec un petit couteau à beurre tellement c’est tendre!" Les étudiants font par ailleurs remarquer que la forme de l’Argentine ressemble étrangement à un steak et que les feuilles brunes qu’ils ont utilisées pour leur travail récent leur rappellent le papier qui servait à emballer la viande.

Du boeuf et de la gravure rassemble les oeuvres de Jessie Chrétien, Benoît Perreault, Flavie-Ève Brière, Josiane Vincent, Sophie Tremblay, Gabrielle Bélanger, Mylène Gervais, Guillaume Massicotte et Suzie Bergeron.

Jusqu’au 25 janvier
À la Galerie R3
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