Séquence : Le grand dérangement
Beaucoup de changements à venir dans le milieu des arts visuels au Saguenay-Lac-Saint-Jean. À commencer par Séquence qui se paie une véritable cure de rajeunissement.
C’est une refonte en profondeur qui est sur le point de se terminer entre les murs du centre d’artistes Séquence. Le sous-sol, jusque-là demeuré pratiquement inexploité, dont même l’accès était quasi impossible il y a quelques mois, vient d’être complètement réaménagé.
La réalité des centres d’artistes est toute différente d’une saison à l’autre. En effet, l’affluence en galerie dépend en bonne partie du nombre de badauds qui arpentent la rue Racine, avec une moyenne de 100 visiteurs par exposition, et des pointes estivales évaluées à 800 entrées – ce fut le cas pour l’exposition Travaux récents, de Jocelyn Robert, présentée pendant l’été 2006. Si l’hiver n’est pas propice à l’achalandage en tant que tel, la vie demeure tenace dans un centre d’artistes, qui vise autant (sinon plus) l’évolution même de la démarche des artistes et de la recherche en arts visuels. C’est en raison de cette inconstance de l’affluence que Séquence devait imaginer un lieu qui réponde aux besoins des artistes, changeant du tout au tout d’une saison à l’autre.
En ouvrant son sous-sol, Séquence désirait donc créer un lieu véritablement underground, un endroit caméléon qui s’adapterait aux besoins des créateurs ou des collectifs qui sentiront le besoin de l’investir. Les événements de toutes sortes – poésie, musique, performance, tout ce qui est imaginable – devraient trouver là un espace propice au plaisir et à l’échange. Équipée pour faire de la projection vidéo, avec une salle fermée pour la technique, la place permettra entre autres à Séquence de diffuser plus régulièrement des vidéos à la carte. De plus, l’aménagement d’un nouvel accès au sous-sol et d’un vestibule à l’entrée de la galerie ouvre une nouvelle vitrine sur l’art, une aire propice à la diffusion des oeuvres plastiques dans la rue, complétant ainsi l’invitation lancée aux passants par la vitrine-écran diffusant déjà des oeuvres vidéographiques.
Selon Gilles Sénéchal, directeur du centre, c’est plus de 225 000 $ qui auront été investis pour la rénovation des lieux. Cette somme provient à 71 % du ministère de la Culture et des Communications, et pour le reste de la Ville de Saguenay et de Séquence. Selon la politique d’intégration de l’art à l’architecture et à l’environnement, 1,75 % de ce budget doit être réservé à l’achat d’une oeuvre qui sera installée dans l’escalier d’accès principal au sous-sol. "Malheureusement, il n’y a pas beaucoup d’artistes régionaux qui étaient dans la banque, dénonce le directeur. Je trouve que c’est dommage qu’ils ne se soient pas inscrits."
Si les travaux vont bon train, les nouveaux locaux ne seront pas ouverts au public avant quelques semaines – ce qui n’empêchera toutefois pas la saison régulière de commencer, comme prévu, le 17 janvier. On vernira alors une exposition de l’artiste saguenéenne Noémie Payant-Hébert. Cette dernière présentera, sous le titre Théo, Taureau et Turquoise: faire tomber les oiseaux, un projet installatif s’apparentant à des décors de studio, dans lesquels sera projeté un récit filmique fragmenté.
Théo, Taureau et Turquoise
Du 17 janvier au 24 février
À Séquence
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