Jacques Desruisseaux : Maître des lieux
Le Musée Beaulne de Coaticook accueille une exposition de Jacques Desruisseaux, un "parasiteur" de lieux.
À Sherbrooke, Jacques Desruisseaux a fait sa marque en arts visuels il y a de cela environ 20 ans. Il avait alors investi l’immeuble au coin des rues Belvédère et King qui fut détruit pour faire place au restaurant Da Toni. "Avant la démolition de la bâtisse, j’avais peint des fresques partout, sur tous les espaces libres. Durant un mois de temps, je m’y rendais avec des litres de latex que je traînais dans de grands sacs noirs. Ça n’avait pas été annoncé, mais les journaux en avaient beaucoup parlé à l’époque", explique-t-il. Cette intervention s’est avérée le point de départ de sa démarche artistique. "Dans le fond, je fais la même chose aujourd’hui sauf que les médiums ont changé."
Ainsi, malgré un attachement pour des matériaux comme le bois et le métal, Jacques Desruisseaux travaille d’abord et avant tout à partir de lieux. Pour son exposition Parasites, cet artiste des Cantons-de-l’Est a squatté sur une période de trois mois une usine de bois désaffectée de Lennoxville. "Tout m’impressionnait à cet endroit. J’y allais tous les jours. Je photographiais presque tout; j’ai pris plus de 1000 photos. La poussière de bois donnait une couleur dorée à la lumière. Je me suis intéressé à l’essence du lieu, à son intrigue, à ses ambiances… Ça allait bien au-delà de l’architecture de l’endroit. Je me suis attaché à celui-ci. Le lieu m’a parlé; une sorte de communication s’est installée et ça a démarré un projet de création."
En plus d’habiter un espace, Jacques Desruisseaux crée à partir des matériaux trouvés sur place. "Il y avait entre autres des retailles de planches. Je les ai utilisées pour faire des rideaux de bois. Je me suis amusé avec la lumière; je l’ai intégrée à mes installations."
Parasites réunit des oeuvres aux allures biomorphiques conçues à partir d’items trouvés à cette usine, et des photographies; il s’agit d’une série d’autoportraits qui témoigne des jours passés en ce lieu qui est devenu, le temps d’une saison, une seconde demeure pour l’artiste. La notion d’équilibre est au coeur de cette intrigante exposition.
Jusqu’au 20 mars
Au Musée Beaulne de Coaticook
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Les installations, les sculptures de bois, les autoportraits