Temps libre : S’occuper intelligemment
Que fait-on de notre temps libre? Avec sa nouvelle exposition, le Musée de la civilisation nous invite à réfléchir à cette question. Voyage au pays des plaisirs.
Dès l’entrée de Temps libre, c’est le son du tic-tac de la montre, du tempus fugit, qui attire notre attention. Diffusé sans cesse, il donne le ton. Un métronome de Maelzel, des sabliers, une pendule squelette, un horodateur, un calendrier perpétuel et une horloge numérique se tiennent là, comme des oeuvres d’art, pour nous rappeler que le temps passe, sans interruption, indépendamment de notre volonté.
Puis vient le tableau sur le mur en face de l’entrée, où il est écrit, entre autres, que le mot otium signifie "le temps qu’on s’accorde", et que c’est lorsque l’on est libéré de toute obligation que l’on est en mesure de pratiquer des loisirs, de s’accorder du temps.
On poursuit sa route, songeur, jusqu’à ce que commence véritablement l’exposition. Trois choix s’offrent alors à nous: à droite, les loisirs en chiffres et en statistiques; au milieu, deux allées – nous y reviendrons -; et à gauche, agréable surprise, quelques lits nous attirent. Fatigué, c’est la destination qu’on choisit. En s’approchant, on s’aperçoit rapidement qu’au-dessus des lits, des écrans diffuseront des vidéos, à condition qu’on veuille bien les actionner. Une fois couché, il ne nous suffit que d’appuyer sur un bouton et le tour est joué. Sans écouteurs, sans télécommande, on regarde vers les étoiles, et ce sont des images des pratiques oisives de l’Homme que nous voyons.
Cet espace fera sans aucun doute le bonheur des visiteurs, comme, d’ailleurs, celui qui est un peu plus loin et où on peut choisir, à partir d’un ordinateur tactile, des clips vidéo qui projetteront sur un écran géant les différentes manières d’occuper son temps partout à travers le monde, des sports terrestres aux aquatiques en passant par les aéronautiques. On peut se rendre à cette section de deux façons: soit en ayant pris le chemin qui mène aux lits, soit par celui des deux allées. Celles-ci permettent de faire le tour des jeux pratiqués sur la planète. Scrupuleusement alignées dans une vitrine, des balles et des boules, objets de toutes les cultures: balles de temari et de sliotar, boules de quilles et de boulingrin… On comprend rapidement l’universalité du caractère ludique de la sphère. Et dans la deuxième allée, les souliers qu’on use pour s’amuser: des chaussons d’escalade aux bottes de ski, le Musée de la civilisation fait le tour de la question.
Parlant de question, le but de l’animal raisonnable n’est-il pas, comme l’a justement dit Pascal, "d’accumuler une petite pelote honorable de temps libre où enfin on pourrait vivre pour nous-mêmes sans se soucier d’une tâche imposée"?
Jusqu’au 7 septembre 2009
Au Musée de la civilisation
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Les expositions didactiques, la sociologie du jeu et avoir du plaisir