Il était une foi… : Second regard
Il était une foi… confronte d’anciennes coutumes religieuses à la vision hyper moderne du peintre Daniel Sarazin.
Il va sans dire que l’église catholique vit d’importants changements au Québec. Bien que d’un côté on ait voulu se libérer de son joug, on continue à célébrer plusieurs de ses rituels, mais d’une manière différente. Dans Il était une foi…, le Musée des religions du monde à Nicolet s’intéresse à cette évolution.
Tout au long de l’exposition, deux points de vue se répondent. "J’ai demandé à Daniel [Sarazin] de travailler avec moi sur un projet qu’on avait ici au Musée, qui était de parler de l’acculturation religieuse qu’on est en train de vivre au Québec. Je voulais explorer un peu la perte de sens des traditions. Et l’idée, c’était que Daniel, dans sa mi-trentaine, représenterait une vision actuelle des choses et nous, le Musée, la vision plus historique", explique le directeur du Musée, Jean-François Royal.
Autour de 12 thèmes choisis (le baptême, le mariage, le pèlerinage…), le peintre Daniel Sarazin a produit des toiles. Des oeuvres à la fois surréalistes et naïves qui dévoilent ce que les sujets signifient pour lui. "Ce n’est pas que pure invention. Ce n’est pas que dans ma tête que tout ça se passe. Il y a des choses que j’ai vraiment vues aujourd’hui et j’en ai fait ma vision, commente-t-il. Je ne peins pas d’après photographie. J’assiste à des choses, j’imagine des affaires et ça sort directement sur le tableau. Tout se passe live." Parmi ses créations, une scène de bénédiction de motoneiges et un clin d’oeil au tableau Descente de la croix (1634) de Rembrandt.
Au contenu artistique de l’expo se greffe aussi un volet plus historique qui met en valeur la collection du Musée (dont un saint Joseph acheté sur eBay!) et certains prêts d’autres institutions. Cette portion tient-elle un discours plus moralisateur ? "On montre un changement, c’est tout. Mon rôle en tant que musée, c’est de faire un constat. Oui, ça a changé. Est-ce que c’est pour le mieux ? C’est à vous d’en décider", clame son directeur.
Jusqu’au 5 octobre
Au Musée des religions du monde
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