La galerie La Petite Mort présente, jusqu’au 27 avril, une fascinante série de tableaux de l’artiste originaire d’Ottawa Hayden Menzies. Le bachelier de Concordia, musicien à ses heures pour des groupes aux sonorités néo-punk, a déjà exposé à Montréal et à Toronto, et ici à quelques reprises, notamment sur les murs du restaurant Shanghai, du Mercury Lounge et de Artguise.

À travers des oeuvres récemment terminées, il invente des personnages étranges à la présence dérangeante. En certains endroits, des corps bigarrés comme celui des abeilles sont raccordés à de multiples bras ou des jambes aux allures primitives, alors que d’autres arborent des têtes d’une grossière exécution. La plupart du temps, ces créatures exhibent des caractères crûment viscéraux mais inoffensifs (mis à part quelques titres évocateurs), provoquant des réflexions issues simultanément de la psychanalyse et de la réalité sociale.

La spontanéité intuitive, voire enfantine qui en découle se traduit également par une palette vibrante créée à l’aide d’acrylique, de pastels, de fusain ou de graphite, mais les thématiques explorées ramènent toujours à la plus hostile réalité des adultes. En effet, derrière une facture poudreuse et des griffonnages caricaturaux se lisent des traces d’insécurité, d’espoir, de frustration, de pardon…

La force des réalisations de Menzies? Elles obligent le spectateur à puiser, dans le gouffre de son inconscient, les référents nécessaires à une lecture intelligible de l’imagerie proposée. (www.haydenmenzies.com)

À voir si vous aimez / Jean-Michel Basquiat